Les travailleurs de Carravic, unité d’El-Esnam, ne décolèrent pas. Ils ont ainsi entamé une grève ouverte depuis mardi dernier pour exiger des responsables de l’entreprise d’honorer leurs engagements tels que consignés dans le PV de janvier dernier. «Nous avons le problème de la prime de rendement collective (PRC) qui perdure depuis deux ans, et nous ne l’avons toujours pas perçus. Nous sommes en grève depuis mardi et les travailleurs sont unanimes à vouloir poursuivre ce débrayage tant que ce point n’aura pas été résolu. M. Boudrias, le PD-G, doit intervenir pour nous la payer, sinon nous ne reprendrons pas le travail», déclare M. Zane, syndicaliste de l’UGTA et représentant des travailleurs. Pour ce dernier, il s’agit de respecter les engagements pris par les responsables de Carravic. «Nous avons un PV dans lequel les responsables de l’entreprise se sont engagés à satisfaire plusieurs points dont le règlement de la PRC. Ils nous ont demandé un délai pour s’en acquitter, mais force est de constater que rien n’a été fait sur ce point précis. Au lieu d’un mois de délai qu’ils ont demandé, nous leur avons accordé trois mois, et depuis le 23 janvier 2018, date à laquelle a été signée ce PV, nous attendons en vain», indique M. Zane. Ce syndicaliste estime que la situation financière de l’entreprise est très favorable et qu’une embellie certaine a été constatée ces derniers jours. «Auparavant, nous étions déficitaires, c’est ce que les responsables de l’entreprise nous ont déclaré. Mais aujourd’hui, nous avons réalisé des bénéfices non négligeables et c’est pour cela que nous exigeons d’être payés. Les bilans sont plus que positifs et le poussin se vend à 80 dinars, c’est une première depuis très longtemps dans l’histoire de l’entreprise», détaille le même représentant des grévistes, en soulignant que seuls les travailleurs de l’unité d’El Esnam sont en grève, alors que les autres unités de Carravic fonctionnent normalement. Pour M. Hammadi Djamal, directeur du complexe avicole repro chaire d’El Esnam, il est vrai que les travailleurs revendiquent la prime de rendement collective et qu’un accord a été conclu dans ce sens. «Malheureusement, la procédure a pris du temps. La polémique se situe justement sur ce point de discorde. Le PV a été signé le 23 janvier dernier, par contre la réalisation des travaux concernant la PRC ont été finalisés à notre niveau le 20 mars puis déposés au niveau de la direction générale. Il est consigné dans ce PV que le PD-G est tenu de régler cette PRC dans un délai de trois mois après la finalisation des travaux au niveau de la direction centrale. Nous l’avons donc envoyé le 20 mars et la commission centrale n’a pas joué son rôle car nous sommes aujourd’hui le 25 avril, et ils auraient pu finaliser les choses. Voila où se trouve la polémique», reconnait le responsable en disant comprendre la grogne des travailleurs. «Ce laps de temps est long pour les travailleurs et c’est vrai. Un mois et demi s’est écoulé et le PD-G va prendre encore au moins un mois pour régler la situation. Monsieur le PD-G est venu mardi dernier et il a fait une promesse en affirmant que la commission finalisera le travail avant la fin du mois et que les travailleurs seront payés juste après», soutient M. Hammadi. La situation ne risque pas de se dénouer de sitôt car les travailleurs ne l’entendent pas de cette oreille et campent sur leurs positions. Ils exigent au préalable le paiement de la PRC avant la reprise du travail. À noter que jeudi dernier, peu avant midi, deux camions envoyés par la direction de Carravic, venus pour charger les œufs, ont été refoulés par les grévistes. Les gendarmes alertés par les responsables de cette entreprise ont dressé un procès verbal après avoir entendu les déclarations des représentants syndicaux.
Hafidh Bessaoudi