Cinq étudiants placés sous mandat de dépôt

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Cinq étudiants ont été placés sous mandat de dépôt et sept autres sous contrôle judiciaire par le juge d’instruction près la cour de justice de Bouira, chargé d’enquêter sur l’affaire de la séquestration du doyen de la faculté des sciences économiques.

La décision a été prononcée tard dans la soirée de lundi dernier. Ces douze étudiants, tous membres de l’organisation estudiantine UNEA, sont poursuivis par le doyen de la faculté des sciences économiques et par l’université de Bouira pour séquestration, agressions physique et morale, menace de mort, occupation illégale et dégradation d’un lieu public, outrage sur la personne du doyen de la faculté et atteinte aux biens de l’État. Les mis en cause risquent des peines allant de 2 à 10 ans de prison ferme. À noter aussi que ces mêmes étudiants ont été traduits, au début du mois d’avril dernier, devant le conseil de discipline de la faculté des sciences économiques, qui les a suspendus pour une durée de deux années. A rappeler que c’est lors du mois de mars dernier que le doyen de la faculté des sciences économiques a été victime de cet acte d’agression, à l’intérieur-même de son bureau. Le même responsable a été séquestré pendant plusieurs heures et menacé de mort par ces étudiants, affiliés à l’organisation satellite UNEA, réclamant un changement des procès-verbaux des examens. Pour se libérer de cette «prise d’otage», le doyen était obligé de sauter par la fenêtre de son bureau, sis au deuxième étage de la bâtisse où il situé. Il a été gravement blessé à la cheville. Juste après cet énième acte de violence à l’intérieur de l’enceinte universitaire, les enseignants et les fonctionnaires ont lancé un mouvement de protestation, des rassemblements et des grèves cycliques pour dénoncer «le climat d’insécurité» au sein de cette université, mais aussi afin de réclamer la dissolution de l’ensemble des organisations estudiantines qui agissent dans l’illégalité. Un nouveau mouvement de grève des enseignants et des fonctionnaires est justement prévu pour les journées du 6,7 et 8 du mois courant. Les contestataires ne comptent pas lâcher du lest, notamment auprès des responsables locaux pour garantir la sécurité au sein des deux campus de l’université. Le wali ainsi que le président de l’APW devront recevoir des représentants des grévistes aujourd’hui mercredi, pour chercher des solutions à cette crise.

Oussama Khitouche

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