Alors que depuis le mois d’octobre dernier, le chef de l’État avait demandé au gouvernement d’activer, dès 2018, le Fonds public d’aide à la presse écrite, et ce pour préserver et consolider les acquis de l’Algérie dans le secteur de l’information, force est de constater que la profession sombre de plus en plus dans la précarité. En cette journée du 03 mai, journée mondiale de la presse, la corporation des journalistes, à travers la wilaya de Bouira, se désagrège de plus en plus, s’étiole sans que cela ne soit forcément visible par la plupart des responsables et de l’administration. Chaque 03 mai, journée internationale de la presse, chaque 22 octobre, journée nationale de la presse, les autorités de wilaya invitent les journalistes et correspondants des différents titres et autres organes de presse pour «débattre» de sujets qui seront rapidement relégués aux oubliettes. Maison de la presse, logements pour les journalistes sont autant de promesses sans lendemain qui sont dépoussiérées et remises au gout du jour, wali après wali. Pourtant, ces hommes et femmes de la presse tentent au quotidien de remplir la mission qui leur est échue, à savoir informer et rapporter fidèlement des comptes rendus de situations précises. L’actualité ne manquant pas, et déontologie oblige, des compléments d’informations sont toujours nécessaires avant de rapporter un fait, mais le manque de loquacité de certains responsables freine le travail des gens de la presse. L’accès à l’information est également l’entrave principale qui pénalise le quotidien des correspondants. Des responsables qui omettent de doter leurs directions de service de communication, et lorsqu’une cellule de communication existe, le journaliste doit souvent attendre avant qu’une information ne lui soit communiquée. Une attente qui peut durer quelques heures, quelques jours, quelques semaines… Les journalistes, par souci d’éclairer l’opinion publique font des pieds et des mains pour trouver, recouper et vérifier l’information, mais ils sont malheureusement confrontés à la difficulté d’accéder aux sources les plus fiables, comme c’est le cas auprès des services de la gendarmerie et de la Protection civile, en l’occurrence. C’est hélas le triste quotidien des gens de la presse qui exercent dans cette cacophonie ambiante, la plupart du temps, livrés à eux-mêmes, car, bien souvent les rédactions qui les emploient ne se soucient guère des contraintes et des pressions qu’ils subissent sur le terrain. Mais comme le disait Henry James, le célèbre artiste et écrivain : «Un journaliste ne peut espérer faire du bien sans s’attirer une bonne dose de haine. »
Hafidh Bessaoudi