218 cas enregistrés en 2017 à Bouira

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La surdité et la tuberculose sont les deux principales pathologies qui ressortent des statistiques de la CNAS de Bouira et qui sont directement liées aux conditions de travail. La tuberculose touche essentiellement le personnel hospitalier médical et paramédical qui côtoie parfois ces malades. La surdité, quant à elle, sévit notamment dans les chantiers où les ouvriers font face en permanence aux bruits des moteurs des engins. De même, la surdité ressort comme étant la première maladie sévissant en milieu industriel. En 2017, quatre cas de maladies professionnelles ont été enregistrés par les services de la CNAS avec la tuberculose et deux cas de surdité. Pour l’année en cours, une seule maladie professionnelle a été enregistrée et un cas d’allergie dermatologique causée par le contact du ciment. Les accidents du travail eux par contre sont plus nombreux et touchent aussi bien la simple femme de ménage que les cadres d’entreprises. Également considérés comme accident du travail, les accidents de la route sur le trajet du travail qui ne cesse de causer des décès et des blessés. Pour M. Mohamed Redha Abdelli, directeur de la CNAS de Bouira, l’année 2017 fait ressortir 218 accidents du travail à travers la wilaya de Bouira, dont 17 mortels. «Il s’agit, en première position, d’accidents de travail mais qui sont en réalité des accidents de circulation sur le trajet menant au travail. En deuxième position s’ajoute les malaises qui sont enregistrés sur les lieux de travail. Pour 2018, uniquement au cours du 1er trimestre, nos services font état de 197 accidents du travail. Le pourcentage le plus élevé a été enregistré, comme toujours, dans le secteur du bâtiment», déclare M. Abdelli. Le BTPH serait, selon le responsable, l’un des secteurs qui fait le moins de prévention : «L’on constate que l’employeur commet des fautes inexcusables en matière de prévention et de sécurisation du périmètre du chantier. Généralement, on retrouve des chutes d’ouvriers sur les échafaudages, sur un chantier non balisé, l’absence de casques… qui sont autant de mesures de sécurité inexistantes», explique le directeur de la CNAS de Bouira. Ainsi, c’est dans cette optique que cette journée a été organisée par la CNAS afin de sensibiliser et d’informer les employeurs, les travailleurs et uniformiser les normes de sécurité algériennes qui sont des normes internationales en la matière. «Nous tenons également à informer des mesures à prendre en cas d’accidents du travail au profit des employeurs, car les accidents du travail doivent être déclarés immédiatement dans les délais. Le 1er jour est considéré comme chômé et payé par l’employeur, et la CNAS prend ensuite le relais et prend en charge à 100%, et la victime ne perd rien de sa rémunération. La CNAS organise chaque année cette campagne de sensibilisation et nous en sommes actuellement à la 6ème année consécutive que nous l’organisons car en matière de dépenses, les montants sont importants pour la couverture des accidents du travail. Il n’y a pas que l’accident du travail, il y a également les suites avec les dépenses médicales, ce n’est pas seulement le remboursement de la rémunération. Les séquelles sont prises en charge à vie par la sécurité sociale», conclut M. Abdelli. L’obligation des employeurs et les droits des travailleurs avec la nécessité de pourvoir les équipements de protection individuelle sur les lieux de travail ont, ainsi, été mis en exergue tout au long de la journée d’avant-hier, jeudi, et de nombreux entrepreneurs du secteur du bâtiment présents pour l’occasion ont été informés des nouvelles dispositions du code du travail en matière de sécurité. Des normes auxquelles ils doivent impérativement souscrire sous peine de se voir infliger de fortes amendes.

Hafidh Bessaoudi

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