Les élèves renvoyés pour cause de froid à Aïn El Hammam

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l Les élèves de l’école de Sidi Ali Ouyahia n’ont pas fini de manger leur pain noir. Après une rentrée chaotique dont nous nous sommes fait l’écho dans une de nos éditions, les voilà encore renvoyés de l’école pour des futilités telles que l’absence de chauffage. En effet, le froid suivi de neige qui a sévi sur la région durant ces derniers jours, a eu raison de la patience des enseignants qui “ne supportent plus de voir les enfants grelotter à longueur de journée”. A près de 1200 mètres d’altitude, face au Djurdjura, l’établissement en question détient la palme de l’école la plus exposée aux intempéries. En attendant que l’APC daigne approvisionner les classes en mazout, les enseignants ont allumé les poêles, en puisant dans leurs réserves personnelles, durant deux jours.

Cependant, la situation ne peut durer éternellement et ce jeudi, la décision de renvoyer les élèves a été prise par le collectif des maîtres. “La plupart d’entre eux toussent et sont grippés. Nous n’avons pas le droit de les faire souffrir davantage”, nous dit un enseignant qui précise : “Notre volonté a des limites. Nous avons réparé les vitres des classes et remplacé les lampes par nos propres moyens. Par conséquent, personne ne peut mettre en doute notre amour du métier et des enfants”. Les élèves de 4e année, mettant en pratique une leçon d’éducation civique, viennent d’adresser à leur directeur une lettre qui commence par “Monsieur le directeur, nous avons froid…”. Le chef d’établissement nous apprend que l’APC a été saisie du problème par de nombreuses correspondances sans compter les appels téléphoniques. Pourtant, nous sommes en plein hiver et l’approvisionnement des établissements scolaires devait se faire depuis bien longtemps. La leçon de l’hiver 2005 où la neige a surpris la région ne semble pas avoir été retenue. Au moment où les écoliers des villes étouffent sous la chaleur du chauffage central, les montagnards continuent à suffoquer sous les vapeurs de mazout (encore faut-il qu’il soit disponible). Personne n’a le droit de les mettre en danger, ces petits chérubins à la santé fragile, surtout que l’Etat ne ménage aucun effort pour leur assurer les meilleures conditions de scolarité.

Nacer B.

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