D’importantes ressources hydriques inexploitées

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La région de M’chedallah est sans conteste la plus riche en ressources hydriques au niveau de la wilaya de Bouira, sinon au niveau régional. L’anecdote dans cet état de fait est que ce sont les plus riches communes en eau qui en souffrent le plus des longues pénuries en toutes saisons. C’est le cas des communes de montagne de Saharidj et d’Aghbalou. A Saharidj, en plus de la phénoménale source noire (Lainser Averkane) d’Imesdhurar, dont le débit atteint les 700 litres à la seconde, on y trouve aussi les sources de Tala Rana, Tal n’Vouhrev, Tala Teslent pour ne citer que celles connues et aménagées. A elles seules, ces trois sources peuvent facilement rivaliser en matière de débit avec la source noire. L’eau de ces sources ajoutée à celle de dizaines d’autres non recensées se perd inutilement dans les ravins pour se mélanger aux eaux usées d’Assif n’Sahel. L’exemple le plus édifiant de cet inqualifiable gaspillage d’eau sont les deux cours d’eau qui descendent de la montagne et traversent Saharidj. Il y a Assif Rana à l’est de la commune, qui aboutit à assif assemadh, et Assif levaal, à l’ouest qui passe à proximité de Raffour après jonction avec Assif iwakuren pour se jeter dans celui de Sahel. Ces cours d’eau ne tarissent jamais hiver comme été sans que personne n’en tire le moindre profit. Dans les années 1980, ces deux cours d’eau ont fait l’objet d’une étude avec inscription de deux retenues colinéaires. La première se trouve au lieu dit Avaali, à cheval entre la commune de saharidj et de M’chedallah dont le dossier a été confié à des ingénieurs hydrauliciens Tchèques. Le dossier en question a été ficelé en 1982 au même titre que la retenue d’Assif assemadh située, elle, au niveau d’Ath Illiten, à proximité de l’ancienne centrale électrique. Ces dossiers ont été, depuis, jetés aux oubliettes au même titre que celui d’Assif Tamelahet, dans la commune d’Ahnif, dont l’étude a été menée à terme en 1994 pour subir le même sort. Dans la même circonscription de M’chedallah, on trouve aussi d’importantes nappes phréatiques le long des deux berges de la rivière Assif n’Sahel qui traverse la vallée qui porte le même nom. Il y a bien eu une tentative d’exploitation de ces nappes dans les mêmes années 1980 par le système de forage. Le projet de son exploitation a été confié à la défunte SONAGHTER, et il a été mené à terme avec même l’installation de réseaux de transport et distribution et de dizaines de chambre contenant de puissantes pompes de refoulement. Ce projet mis en service durant de longues années, a plus des trois quart de ses installations à l’arrêt, faute d’entretien. Toutes les opérations d’exploitation de ces incalculables ressources hydriques ont été mises sous le boisseau depuis le lancement du projet du barrage Tilesdit, situé dans la commune de Bechlou. Cet ouvrage couvre seulement la moitié des besoins en eau destinée à l’irrigation dans la région, car la moitié des terrains agricoles tels que ceux d’El-Adjiba, Ahnif, une partie de M’chedallah et d’Ath Mansour et enfin de Chorfa ont été exclus du futur périmètre irrigué à partir de ce barrage. Quant aux deux communes de haute montagne Aghbalou et Saharidj, dont les besoins en eau potable sont importants, elles ont été carrément ignorées.

O. S.

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