Souk El-Ténine, une station balnéaire sise à 30 km à l’Est du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, est asphyxiée par les ordures ménagères. Les six plages que compte cette station se trouvent actuellement dans un état lamentable.
Avec peu de moyens, l’APC fait de son mieux pour tenir propre le centre-ville et les villages composant cette commune. Celle-ci ne dispose que de deux bennes-tasseuses et quelques camions aménagés pour servir à transporter les ordures. Les moyens humains font encore défaut. Avec seulement 25 éboueurs, divisés en quatre équipes, la collecte se fait un jour sur trois dans les villages. Souk El-Ténine s’agrandit. Son tissu urbain ne cesse de s’élargir. Mais, les moyens ne suivent pas. Durant la saison estivale, des milliers d’estivants viennent des quatre coins du pays pour passer les vacances en bord de mer. Si pour les commerçants ces vacanciers sont une aubaine, pour l’APC, ce sont plusieurs tonnes de déchets en plus à collecter. Le facteur qui amplifie ce problème c’est véritablement le fait que cette station soit située en aval de l’Oued Agrioune. Durant toute l’année, les citoyens des communes sis en amont, soit par inconscience, soit par incivisme, se débarrassent de leurs déchets aux abords de l’Oued. Ainsi, après chaque période pluvieuse, cette rivière enfle, sort de son lit et charrie tout ce qu’elle trouve sur son passage. Résultat des courses, des centaines de tonnes de détritus sont rejetées chaque année à la mer et se disperse le long des plages. À Béjaïa, des tonnes de déchets sont jetés dans la nature sans être recyclés. Le constat est alarmant. Les plages, les forêts et les abords des routes sont dénaturés par la prolifération de décharges sauvages. Ce qui constitue un réel danger sur la flore et la faune, menaçant ainsi le tourisme. La relance du tourisme en Algérie commence inéluctablement par une meilleure gestion des déchets industriels et ménagers qui asphyxie notre espace vital.
Saïd M.