Les villageois de la commune de Béni Maouche sont à bout. Las d’attendre depuis si longtemps l’arrivée du gaz dans leurs foyers, ils ne cachent plus leur exaspération.
Leur courroux est décliné sur tous les tons : «Depuis plusieurs années, on ne fait que tourner en rond», relève, sur un ton gouailleur, un commerçant de Trouna, le chef-lieu communal. «Ils ont tous mis sens dessus-dessous puis déserté le chantier», dénonce un villageois de Tizeght. «Notre village, assène-t-il, est ravalé au rang des oubliés de ce projet. Le retard dans l’avancement des travaux est important par rapport aux autres localités de Béni Maouche». Un autre citoyen du village Aguemoune, l’un des plus peuplés de la circonscription, fait part de son ras-le-bol concernant le chantier à la traîne. «Nous avons entrepris une multitude de démarches auprès des autorités concernées et initié des actions de protestation, à l’effet d’interpeller les pouvoirs publics, mais rien n’y fait. Les autorités sont restées insensibles à nos doléances», fulmine-t-il. Des villageois d’Aït Adjissa, Tala N’tinzer et autre Bouikni tiennent, pour leur part, à monter en épingle la qualité des travaux qu’ils trouvent «bâclés». «À voir la manière dont les choses ont été exécutées, on se rend à l’évidence que la belle ouvrage est le cadet des soucis de ces commissionnaires de l’État. Jusqu’à quand devrions-nous endurer tous ces trous béants et ces monticules de terre qui jonchent nos venelles ?», s’interroge un habitant. De son coté, un responsable de l’APC, avec lequel nous avons pris langue, informe que les travaux n’ont repris que partiellement. «Cinq entreprise sont engagées dans ce projet, mais à l’heure qu’il est, une seule est sur le terrain», fait-il savoir. Le taux d’achèvement du projet, indique-t-il, est de 90% dans certaines parties de la commune et de 50% seulement dans d’autres localités, comme Tizeght, El Djabia et Akkur.
N. M.

