Un égout à ciel ouvert

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Rien ne va plus à Tihemamine et à Passala, deux hameaux situés à 3 km du chef-lieu d’Ath Mansour, où les eaux usées qui se répandent dans un ravin qui termine sa course en aval de l’oued Amarigh. L’urbanisation galopante couplée à l’incivisme de quelques-uns est derrière cette situation catastrophique. Aussi, en l’absence d’opérations d’extension des réseaux de l’assainissement, certains habitants, à défaut d’une solution, se voient contraints d’aménager des rigoles pour l’évacuation des eaux des ménages, lesquelles finissent dans ce ravin qui parcourt les hameaux précités pour déboucher sur l’oued Amarigh. Les lieux empestent et l’odeur des eaux usées agresse les narines à des dizaines de mètres à la ronde. Pire encore, les eaux de cet égout à ciel ouvert suintent au fond de ce ravin dont les versants et les alentours sont plantés d’oliviers. Les olives de ces derniers ne sont plus récoltées à cause de la pollution, car ils absorbent les eaux usées. Par ailleurs, une partie de ce ravin s’étend jusqu’au hameau Passala, situé à quelques mètres d’une piste carrossable, où les eaux usées mélangées aux eaux des margines de la dernière campagne oléicole s’y sont accumulées pour former un étang pestilentielle et repoussant. Impossible de passer par cet endroit sans se pincer les narines, puisque les émanations fétides sont insupportables. «C’est vraiment dommage d’en arriver à ce seuil alarmant de pollution. Notre région était saine et indemne de toute insalubrité il y a quelques décennies de cela. Avec l’expansion urbaine et les emballages des produits alimentaires notamment, notre localité est devenue malheureusement un réceptacle des eaux usées et des déchets en tous genres. L’urbanisation effrénée a induit l’aménagement de rigoles et autres fosses septiques pour déverser les eaux usées dans la nature et les cours d’eau de notre région. La situation frise la catastrophe écologique si ce n’est déjà le cas. Les autorités communales devraient songer sérieusement à éradiquer cet égout à ciel ouvert et aménager un collecteur des eaux usées pour les hameaux de Passala et Tihemamine pour que l’environnement, et les oliviers en particulier, ne soient plus agressés», préconise un habitant de Passala.

Y. S.

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