Ahnif, à l’instar des autres localités de la wilaya de Bouira, vit au rythme du mois de Ramadhan. Depuis l’entame de ce mois sacré, la place publique Bakiri Akli, jouxtant l’école primaire Boubi Ali et la gare ferroviaire, ne désemplit pas. Contrairement aux autres jours, cette place est devenue la convoitise de plusieurs marchands ambulants qui mettent en vente différents produits, notamment alimentaires, dans leurs fourgonnettes ou camionnettes stationnées à la lisière de ladite place. Chaque jour, les lieux grouillent de monde, à quelques heures de el adhan, où des dizaines de citoyens y font tranquillement leurs emplettes. Le mois de Ramadhan constitue une aubaine pour beaucoup de vendeurs occasionnels pour engranger plus de profits. Les étals proposent des fruits et légumes, des boissons comme la fameuse « Charbet », des poulets vivants, des ustensiles de cuisine, de l’ameublement, de la quincaillerie, etc. «C’est une véritable foire d’empoigne. Mais que voulez-vous ? Je préfère ce marché informel où je pourrais m’approvisionner en victuailles que de me déplacer à plusieurs kilomètres de chez moi pour le faire ailleurs. Autant dire que c’est un marché de proximité non réglementé certes, mais qui nous sert quand même. On aurait tant aimé voir la réalisation d’un marché couvert où l’on pourrait faire ses emplettes tranquillement à l’abri du soleil, de la pluie ou du froid. On se contente de ce qu’on a pour le moment», confie avec un brin de résignation un chef de famille rencontré sur place. Toutefois, il règne chaque jour une ambiance bon enfant dans ce marché, où les villageois « butinent » comme des abeilles d’un étal à l’autre pour comparer les prix ou acheter ce dont ils ont besoin. Après l’appel à la prière du coucher du soleil, les lieux sont presque déserts. Après la rupture du jeûne, la soirée peut alors commencer. Mais là encore, c’est la monotonie, car aucune activité spéciale n’a été retenue dans la localité. Les cafés et les rues se retrouvent bondés de monde tout au long de la soirée. Le lendemain, c’est le recommencement jusqu’à la fin du Ramadhan.
Y. Samir
