L'auto-construction groupée comme solution ?

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Les anciens villages détruits par l’armée coloniale entre 1957 et 1959 à travers toute la daïra de M’chedallah ne sont toujours pas reconstruits, 52 ans après l’indépendance.

C’est un cas qu’ont soulevé au wali les citoyens d’Iwakuren, lors de sa dernière visite, en début de ce mois de mai, au village Ighzer Iwakuren, dans la commune de Saharidj. Bien avant Iwakuren, ce sont les villageois d’Ath Ali Outhemim dans la même commune qui ont entamé une opération de reconstruction de leur village, rasé en 1956. Les mêmes villageois sont allés jusqu’à dégager une assiette de terrain qui recevra 50 logements du programme auto-construction promis par les autorités en 2004, avant que le projet ne tombe brutalement a l’eau, après avoir mené à terme les travaux de terrassements, faute de financement. Dans cette même commune de Saharidj, en plus des deux villages d’Iwakuren, à savoir Tadert Lejdid et Ighzer et Ath Ali Outhemim, les deux villages d’Ivelvaren, celui de Aggach et enfin Ighil Hamad, ont été complètement rasés par les forces coloniales et les villageois ont été regroupés dans les sinistres camps de concentration de Saharidj, Vouaklane et Raffour dans la commune de M’Chedallah. Au niveau de la commune d’Ahnif, ce sont les sept villages de la tribu Tamelaht qui ont été rasés et les résidents évacués pour être parqués dans les centres de regroupement de la gare, actuel chef-lieu de commune de cette municipalité et celui d’El-Adjiba. A cela s’ajoute plusieurs petites bourgades de la tribu Imchedallen éparpillées sur les vastes terrains agricoles d’Ahnif qui ont subi le même sort. Les attributions de logements ruraux individuels pour ces villageois, victimes de la politique de la terre brûlée du colonialisme, n’ont pas servi à grand chose pour le repeuplement des villages en question sachant que les bénéficiaires ont construit chacun son logement sur son propre terrain. Les constructions sont éparses et situées pour la plupart loin des anciens villages rasés. La grande majorité de ces logements ne sont raccordés à aucune commodité. Ils ne disposent ni d’électricité ni d’eau potable ou gaz naturel et encore moins de voies d’accès. Les seuls citoyens de la circonscription de M’chedallah qui ont bénéficié de cette opération de logements ruraux groupés sont les nomades venus des régions de M’sila, Ouennougha et Sidi Hadjres qui ont été regroupés au lieu dit Azrou Oukellal, dans la commune d’Ath Mansour dans les années 1990. Notons enfin qu’il a été question en 1992 de délocaliser le village Imesdhurar dans la commune de Saharidj qui est menacé par d’énormes rochers qui le surplombent. Cinquante autres logements ruraux groupés ont été accordés à ce village pour être construits au lieu dit Tissighit, a proximité du village d’Ath Hamad. Le projet en question a été abandonné, le dossier ficelé.

Oulaid Soualah

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