Toujours pas de solutions concrètes !

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La direction de l’environnement de la wilaya de Tizi-Ouzou a décidé, à compter de la fin du mois prochain, d’arrêter l’acheminement des déchets de 11 communes vers le CET de Oued Falli.

Une décision motivée, selon la première responsable du secteur dans la wilaya, Mme Lazib, par «l’incapacité dudit CET a contenir la trop grande quantité de déchets, d’autant qu’initialement il fut conçu pour recevoir les déchets de seulement trois communes : Tizi-Ouzou, Draâ Ben Khedda et Tirmithine». Le CET de Oued Falli a été mis en service en 2009. Il est composé de deux casiers. Le premier, d’une capacité de 380 000 m3, a atteint les 440 000 m3 après extension. Après l’éboulement de janvier 2017, explique la directrice, «On a commencé à exploiter le deuxième casier. Il est actuellement plein à 45%. 35% représente les terres issues de l’éboulement. Les travaux sont en cours pour le nettoiement et la restitution du premier casier». Un état des lieux qui fait que l’épic trouve des difficultés de gestions. La direction s’est retrouvée dans l’obligation de suspendre l’acheminement des déchets à ce CET à partir des onze communes, estimant que «c’est une occasion pour elles de revoir leurs façons de traiter les déchets». Les communes concernées sont Sidi Naâmane, Maâtkas, Souk El Tenine, Tizi Rached, Makouda, Azazga, Bouzeguène, Mekla, Idjer, Aghrib et Ifigha. Toutefois, la responsable promet une «aide technique» à ces localités, à défaut d’autres solutions plus concrètes et surtout plus immédiates. La direction de l’environnement préconise aux P/APC de régler les problèmes des oppositions qui touchent trois projets de CET (Mizrana, Fréha et Iloula Oumalou) gelés depuis 2012, ou chercher d’autres sites pour l’implantation de ces CET ou de décharges contrôlées. «On les a saisis le mois de janvier dernier, ils ont tous eu un délai pour revoir la façon de traiter les déchets (enfouissement, tri…). C’est une occasion pour les communes de nous aider à lever les oppositions pour réaliser les projets qui sont à l’arrêt depuis 2012. Sinon, ils doivent présenter d’autres sites qui peuvent recevoir des déchardes contrôlées ou des CET. Dans une démarche environnementale, on préfère avoir des CET intercommunaux qui seront gérés par l’Epic que des décharges contrôlées par des communes qui n’ont pas d’expérience». Pour la responsable, les communes doivent s’initier, dans l’urgence, au tri sélectif. Notons que pour les 10 premiers jours de ce mois de Ramadhan, le CET de Oued Falli a reçu 3 014 tonnes de déchets, 1 404 tonnes pour la seule commune du chef-lieu, Tizi-Ouzou.

Plusieurs projets en attente de réalisation

La wilaya de Tizi-Ouzou produit une quantité importante de déchets et ne dispose pas encore d’une politique de gestion efficace de ces déchets, notamment au niveau des communes. Les moyens dont dispose la wilaya restent, malgré les projets dont elle a bénéficié, très insuffisants. Le constat est vite fait sur le terrain, où l’on constate que les localités sont de plus en plus submergées de déchets. Dans le cadre de la politique de gestion des déchets, Tizi-Ouzou a bénéficié de plusieurs opérations, telle que la réalisation de sept CET. A signaler toutefois que seuls quatre sont opérationnels et en exploitation : Oued Fali, Draâ EL-Mizan, Boghni et Ouacifs. Trois autres n’arrivent pas à se concrétiser, à causes des oppositions des citoyens à l’implantation des CET dans leurs régions. La wilaya dispose aussi de trois décharges contrôlées, Béni Douala, Agouni Gueghrane et Béni Zmenzer. Deux autres, à Iferhounene et Tadmaït, traînent en longueur. Plusieurs projets sont gelés pour des raisons financières, bien qu’ils soient d’une grande utilité pour la wilaya, qui risque, à long terme et si des solutions ne sont pas trouvées, de se noyer dans les déchets. Dans ce sens, il y a lieu de signaler le projet du centre de la gestion linéaire des déchets, dont l’étude a été réalisée en 2012 et pour lequel aucune suite n’a été donnée aux sollicitations de la direction concernée pour le lancement du projet. C’est toujours le motif financier qui est évoqué. Dans quasiment la même situation, il y a le projet de l’incinérateur de déchets qui ne voit toujours pas le jour. Néanmoins, il est bon de rappeler que la wilaya a bénéficié d’un centre de tri fonctionnel depuis juillet 2017. Toujours dans le cadre de la gestion des déchets, la wilaya a élaboré 43 chemins directeurs de gestion des déchets, a-t-on appris de la direction de l’environnement. Chaque commune élabore un chemin directeur pour la gestion des déchets municipaux, où il est primordial de faire un état des lieux, de la manière dont les déchets sont traités et de la quantité et qualité de ces derniers. Cette étude a permis de sortir avec quelques conclusions concernant la gestion des déchets. Il en ressort, selon la directrice de l’environnement, l’importante quantité produite et surtout les insuffisances au niveau de la gestion. «Les communes trouvent des difficultés dans la gestion de ces déchets, par manque de moyens humains et matériels. Pour le parc roulant, les véhicules datent de plusieurs années, certains sont en panne. Pour les moyens humains, on a un problème de non-qualification des agents de nettoiement, recrutés dans le cadre du social». La responsable lance un appel aux élus APN, APW et APC, pour «travailler ensemble et s’entraider, chacun à son niveau, pour régler ce problème de déchet dans la wilaya de Tizi-Ouzou».

Kamela Haddoum.

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