Ighil Oumeziav est une localité sise à une trentaine de kilomètres au Sud-ouest de la commune d’Ahnif.
En proie à l’insécurité durant les années de braise, cette bourgade reste à l’heure actuelle l’une des moins développées de la commune. Sis sur un relief montagneux au piémont du mont Ighzer Oumancher, ce village rural enregistre un manque criard en commodités de base, nécessaires à une vie décente, comme l’eau potable, le gaz et l’électricité. Les carences concernent aussi le réseau routier. Il faut noter qu’à la faveur du retour de la sécurité, des dizaines d’habitants sont revenus s’y installer et commencent peu à peu à repeupler le village. Mais toujours est-il que les insuffisances enregistrées ici et là ne sont pas pour aider le retour des villageois, qui ont abandonné maisons et terres durant les années 90, fuyant le terrorisme islamiste. Selon eux, la liste des carences est tellement longue qu’ils ne savent pas par où commencer pour les énumérer, lors des visites de responsables et d’autorités dans la commune. «Nous manquons de pratiquement tout», résume un sexagénaire qui a confié avoir refusé de quitter sa bourgade natale, même en pleine décennie noire. Tout comme ce dernier, les habitants d’Ighzer Oumeziav avancent que les carences concernent tous les secteurs : «Il y a des manques dans les secteurs de l’hydraulique, l’éducation, l’énergie, la jeunesse, le sport, la culture et surtout les travaux publics. D’ailleurs, les services publics sont quasi inexistants dans le village. Ce qui complique chaque jour un peu plus la vie des résidents», dénoncent la population locale, qui parle de conditions de vie «extrêmement difficiles, tant les insuffisances sont innombrables». «Il faut être vraiment courageux et patient pour pouvoir continuer à vivre dans cette localité», souligne-t-on encore. Évoquant les insuffisances enregistrées, la population se plaint plus particulièrement de l’état des infrastructures routières. Selon elle, le réseau routier dans le patelin est toujours à l’«état de pistes», compliquant les déplacements des villageois et isolant, par là davantage la région. C’est le cas du CW n° 11, qui relie le village au chef-lieu de la commune. D’après nos interlocuteurs, ce tronçon, long de 30 km, est dans un état déplorable, tel qu’il nécessite un revêtement en urgence, pour contourner le risque d’accidents qui plane sur les automobilistes. Les transporteurs de voyageurs disent endurer «un véritable clavaire» à chaque fois qu’ils empruntent ce chemin de wilaya. La population locale évoque aussi le cas du tronçon reliant le CW11, au village de Taïda. Une voie d’accès totalement délabrée. Les villageois espèrent l’inscription d’une opération de réhabilitation de ce tronçon et d’un projet portant sur la modernisation du pont reliant le tronçon menant à Taïda à la cite OPGI. Les mêmes interlocuteurs soulignent également la nécessité de réaliser un nouveau pont au lieu-dit Tassifth Boudehen. Selon eux, l’actuel, étroit, présente des risques d’accidents pour les usagers. Concernant les pistes, les citoyens réclament la réouverture et l’aménagement de celle allant vers Tadert Tamalahth, à partir du CW11. Ils évoquent aussi la nécessité d’ouvrir une autre, de Takken Izzerman vers Mellala, et une dernière, de Taïda vers Ouled Abdallah, dans la commune d’Ouled Rached. Selon les mêmes interlocuteurs, si ces accès sont réalisés, ils contribueront indubitablement à désenclaver les villages de toute la région.
F. K.

