Le wali de Bouira, M. Limani Mustapha, a effectué, durant l’après-midi d’avant-hier dimanche, une visite de travail dans la commune de Haïzer, au Nord de la wilaya de Bouira, pour inspecter les travaux du raccordement de cette municipalité au barrage de Tilesdit. Pour rappel, la localité, d’environ 19 000 habitants, est alimentée en eau potable à partir d’un réseau ancien de sources et de forages, avec une capacité de production de 1500 M3 par jour. Une quantité qui demeure insuffisante, puisque, selon les chiffres présentés par l’ADE, seuls 10 000 habitants de cette commune sont desservis en eau potable, avec une moyenne de trois heures chaque trois jours. La production d’eau nécessaire à la couverture totale des besoins de cette commune est estimée à plus de 1700 M3 par jour, selon l’ADE. C’est dans cette optique justement que les pouvoirs publics ont inscrit, en 2016, un projet important pour le raccordement de cette commune au barrage de Tilesidt, situé à un jet de pierres da la commune voisine, Bechloul. Les travaux de ce projet, tant attendu par la population locale, ont été lancés au mois de septembre 2016. La durée initiale des travaux ne devait pas dépasser les 12 mois. Ce projet, inscrit dans le cadre du programme sectoriel PSD, a nécessité une cagnotte de 122 millions de dinars, avec la réalisation d’un réseau de transport de 1 000 mètres et d’un autre de transport de plus de 9 000 mètres, en sus d’un réservoir d’eau d’une capacité de 1000 M3, d’une station de relevage et d’une bâche à eau de 300 mètres cubes par heure. Cependant, au grand dam de la population locale, le projet en question n’a toujours pas été livré, près de deux années après le lancement des travaux. L’entreprise réalisatrice accuse un retard de près d’une année. Le constat a été établi par le wali lui-même, avant-hier, lors de sa visite dans cette commune, où il a instruit l’entreprise réalisatrice d’accélérer la cadence des travaux et de respecter les engagements tenus lors de la signature du contrat. Le premier magistrat de la wilaya qualifiera ce retard d’«inqualifiable et inadmissible». Il accordera, cependant, un dernier délai supplémentaire de deux mois (d’ici le 15 juillet prochain) à l’entreprise pour la livraison du projet. Faute de quoi, le contrat sera résilié et une nouvelle entreprise sera retenue pour compléter les travaux, dont le taux d’avancement a dépassé les 70 % : «Vous avez jusqu’au 15 juillet prochain pour finaliser les travaux. Vous devez honorer vos engagements, faute de quoi, le contrat sera résilié. La population locale souffre depuis longtemps du problème de l’eau potable et nous devons satisfaire ce besoin vital. L’eau doit couler des robinets à Haïzer avant le 15 juillet prochain !», a-t-il exigé. Pour sa part, l’entrepreneur en charge de ce projet a justifié ce retard par une opposition à laquelle sont confrontées ses équipes depuis plusieurs mois. Il expliquera qu’un propriétaire d’un terrain, près du chef-lieu communal, a refusé de céder un passage de 4 mètres seulement, pour faire passer les tuyaux du réseau de distribution. En réponse à cette doléance, le wali préconisera l’installation de tuyaux aériens en attendant la levée de cette opposition ou la modification du plan de réalisation. Il ordonnera également aux autorités locales, notamment le maire et le chef de la daïra, de redoubler d’efforts pour la levée de cette opposition et le suivi du projet. Toujours au niveau de la même commune, le wali s’est dirigé vers le village d’Izemourren, où il a inspecté un projet portant la réalisation d’une unité de conditionnement d’eau minérale, sur un terrain privé. Un projet initié par un citoyen de cette localité, avec un investissement de plus de 300 milliards de centimes. La future unité, dont le taux d’avancement des travaux de réalisation avoisine les 11%, aura une capacité de production de 12 000 bouteilles par heure et générera, dès son ouverture, 300 postes d’emplois directs et 300 autres indirects. L’investisseur privé a profité du passage du wali sur les lieux pour soulever un problème auquel bute son projet. Selon-lui, ce dernier est actuellement bloqué suite à une opposition des services de la conservation des forêts de Bouira, puisqu’une partie du terrain abritant ce projet relève du domaine forestier. L’investisseur affirmera, en substance, que le projet en question a été validé par le conseil de wilaya dédié à l’investissement (CALPIREF). Pour sa part, le conservateur des forêts de la wilaya, qui a été interpellé par le wali à propos de ce problème, affirmera que la partie de l’assiette nécessaire à ce projet peut être cédée pour cet investissement, mais à titre locatif, après une demande qui sera formulée par l’intéressé à la direction générale des forêts. De son côté, le wali Limani a tenu à rassurer l’investisseur en affirmant «qu’il veillera personnellement à l’aboutissement de ce projet, porteur de richesses et d’emplois pour la commune». C’est dans cette optique qu’il ordonnera au conservateur des forêts de la wilaya de suivre l’évolution de ce dossier et d’accélérer les démarches nécessaires pour sa réalisation. La visite du wali s’est achevée au chef-lieu communal, où il a inspecté le projet de réalisation du nouveau siège APC. Pour rappel, ce projet a été inscrit en 2014 sur le programme communal de développement PCD. En raison d’un manque de financement, le projet a été bloqué en 2016, alors qu’il avait atteint un taux d’avancement de 40 %. Le nouvel exécutif communal de Haïzer avait réservé une cagnotte de 200 millions de centimes, pour la relance des travaux. Seulement, cette somme demeure insuffisante, selon le maire, qui demandera au wali de Bouira d’accorder une rallonge financière sur le budget de wilaya, pour compléter le projet, tant attendu par les citoyens mais surtout par les fonctionnaires de cette commune, qui exercent actuellement dans l’exigüité de l’hôtel de ville ancien. En réponse, le premier magistrat de la wilaya a assuré que ses services étudieront toutes les possibilités de relancer et de livrer ce nouveau siège de 5 étages. En attendant une probable subvention de la wilaya, M. Limani exhortera le maire «d’adopter un nouveau plan de travail, notamment en inscrivant des opérations séparées pour la livraison de chaque étage», a-t-il proposé.
Oussama Khitouche