Dans une démarche peu commune, la société de distribution du centre (SDC) de la wilaya de Tizi-Ouzou a rassemblé, hier, les imams pour les impliquer dans la sensibilisation sur la rationalisation de l’utilisation de l’énergie.
Lutter contre le gaspillage d’énergie est le défit que s’est fixé la SDC de Tizi-Ouzou, et tous les moyens semblent être bons pour y parvenir, quitte à miser sur les mosquées. Ces dernières sont d’abord des structures qui utilisent beaucoup d’électricité, mais qui jouent aussi et surtout «un rôle important dans la société». A cet effet, la SDC s’est adressée aux imams, sollicitant leur «aide» pour faire parvenir le message aux citoyens, partant «du principe religieux incitant contre le gaspillage». Les mosquées comme client de la SDC figurent néanmoins au plus haut de l’affiche en matière de gaspillage de l’énergie. La preuve en chiffres : En 2015, la moyenne de consommation électrique au sein de ces institutions religieuses était de 7 591 kwh, pour 1 084 mosquées. En 2016, la moyenne était de 6 585 kwh, pour 1 283 mosquées. En 2017, 7 065 kwh, pour 1 493 mosquées. Mais la consommation annuelle moyenne de 250 mosquées dépasse la consommation annuelle moyenne des 1 493 mosquées. Soit 49% de cette consommation annuelle. Les mosquées qui consomment plus dans la wilaya de Tizi-Ouzou sont : la mosquée Abou Bakr Assidik, de Draâ Ben Khedda, sa facture d’électricité atteint les 315 768,14 DA ; La mosquée du village Balloua, sa facture s’affiche à 285 755,05 DA ; suivie de la mosquée de Fréha centre, dont la facture est à 258 476 DA. Des chiffres importants, estime-t-on, qui dénotent de «la non-rationalisation de l’utilisation de l’électricité». Les raisons, selon la SDC, sont «l’utilisation exagérée de la climatisation et le non-respect des normes de réglage – L’utilisation des lustres avec plusieurs ampoules à haute consommation d’énergie – L’utilisation de ventilateurs en plus des climatiseurs». Si ces raisons augmentent la facture de consommation des mosquées, l’on parle aussi de branchements illicites par des citoyens, comme c’est le cas à partir de la mosquée de Oued Aissi et celle de DBK, et probablement d’autres. Dans la même optique, la SDC a également invité, pour la même rencontre, les services techniques des APC, pour sensibiliser ceux-ci sur la rationalisation de l’utilisation de l’éclairage public. Pour l’année 2015, la moyenne de consommation pour les 2 436 éclairages a été évaluée à 15 775 kWh. En 2016, 14 694 kWh et 14 142 kWh pour l’année passée. Et l’on a là aussi 528 éclairages dont la consommation dépasse la consommation annuelle des 3 123 éclairages, soit 34%. La facture de l’éclairage public de la place Rahli à DBK est la plus élevée, avec 826 425,49 DA/an, suivie du quartier 11 Décembre du chef-lieu de la wilaya, puis vient la rue Cotitex à DBK, la cité en face de SDC de Larbâa Nath Irathen et enfin le lotissement Hamoutène à Tizi-Ouzou. Les raisons de ces factures élevées reviendraient selon la SDC au fait de laisser ces éclairages allumés même pendant la journée, plus le phénomène de branchements illicites anarchiques de la part des commerçants, notamment durant le mois de Ramadhan.
Kamela Haddoum.