Le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, représentant du Président Bouteflika, a participé, hier à Paris, à la conférence internationale sur la Libye, lors de laquelle un accord sur la tenue des élections présidentielles et législatives le 10 décembre prochain a été signé.
Cette initiative du Président français Emmanuel Macron, sous l’égide de l’ONU, est la première à avoir regroupé les quatre responsables politiques libyens en conflit, à savoir le Premier ministre Fayez Sarraj, le maréchal Khalifa Haftar, le président de la Chambre des représentants Aguila Salah Issa et le président du conseil d’État Khaled Al-Mishri. Ces derniers, dans un accord «historique» selon le Président Macron, ont signé une déclaration commune en présence de Ghassan Salamé, chef de la mission de l’ONU en Libye, et de Denis Sassou-Nguesso, Président congolais du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye. Les quatre responsables se sont engagés à travailler ensemble pour le bon déroulement des prochaines élections législatives et présidentielles qui se tiendront le 10 décembre prochain. «Nous nous sommes engagés (…) à œuvrer de manière constructive avec les Nations-Unies pour organiser (…) des élections dignes de foi et pacifiques et à respecter les résultats des élections lorsqu’elles auront lieu», indique-t-on dans «la déclaration politique» commune. Dans une conférence de presse, le Président français a fait part de sa satisfaction de l’issue de la rencontre qu’il a qualifié «d’historique», constituant une étape clé pour la réconciliation qui est accompagnée par l’ensemble de la communauté internationale. La déclaration a été lue par le responsable. D’emblée, la déclaration fait part de l’engagement des responsables libyens signé lors de cette rencontre : «Les responsables libyens se sont engagés à procéder à l’adoption d’une base constitutionnelle pour les élections et les lois électorales nécessaires d’ici le 16 septembre 2018». Et d’ajouter : «Les forces de sécurité libyennes seront chargées de garantir le processus électoral, avec le soutien approprié de l’ONU, des organisations régionales et de la communauté internationale». Le Président français précisera que «les responsables de toute ‘obstruction’ au processus électoral auront à rendre des comptes». Il avertit de l’opposition que risque de rencontrer ces élections, notamment de la part des milices jihadistes : «Certaines milices et mouvances jihadistes risquent de s’opposer à la tenue d’un tel scrutin, y compris par la violence». «Douze personnes ont été tuées dans un attentat du groupe Etat islamique (EI) contre le siège de la Commission électorale le 2 mai à Tripoli», rappelle-t-il. Macron notera que «pour améliorer le climat en vue des élections nationales, la Chambre des représentants basée à Tobrouk devra se réinstaller à Tripoli et le gouvernement parallèle, instauré dans l’Est du pays, devra être démantelé à terme». «Les deux Chambres devront s’employer immédiatement à unifier la Banque centrale de Libye et d’autres institutions», stipule encore la déclaration lue par Macron, insistant sur la nécessité de l’unification des «forces militaires et de sécurité, aujourd’hui émiettées en de multiples milices outre l’Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée du maréchal Haftar, sous l’égide des Nations-Unies». Notons que vingt pays ont assisté en total à la conférence d’hier, à Paris. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie), l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas. Les pays voisins (Égypte, Tchad, Niger, Tunisie, Algérie, Maroc), et régionaux (Émirats Arabes Unis, Qatar, Arabie saoudite, Koweït, Turquie et Malte) et quatre organisations internationales (Union européenne, ONU, Union africaine et Ligue arabe) sont représentés.
Kamela Haddoum.

