Le directeur du commerce de la wilaya de Béjaïa, M. Lakhdar Tria, parle, dans cet entretien, du bilan de la première décade du mois de Ramadhan, des infractions enregistrées ainsi que de plusieurs autres points.
La Dépêche de Kabylie : Quel bilan faites-vous de la première quinzaine de Ramadhan ?
Lakhdar Tria : Pour le moment, nous avons quelques chiffres pour la première décade. Au 27 mai dernier, nous avons effectué 1 453 interventions qui nous ont permis d’enregistrer 542 infractions, de dresser 514 PV et de proposer 35 fermetures.
Quelles sont les infractions relevées ?
320 d’entre-elles, ayant trait aux pratiques commerciales, sont dues, majoritairement, au défaut d’affichage des prix, au défaut de facturation pour une valeur globale de plus d’un million sept cent dinars, aux prix illicites des produits soutenus et, pour quelques cas, au défaut de registre de commerce. Concernant le volet protection des consommateurs et répression des fraudes, les 222 infractions sont à classer, pour la moitié, dans le défaut d’hygiène et le reste dans les expositions de produits impropres à la consommation, du non respect de la chaîne de froid et de l’autocontrôle.
Vous avez verbalisé des commerçants pour défaut de facturation…
Le plus gros était pour défaut d’affichage des prix, mais il y a eu effectivement des commerçants verbalisés pour défaut de facturation.
Mais eux se plaignent du refus des grossistes de leur établir des factures…
Pourtant en effectuant des contrôles chez les grossistes, c’est un autre son de cloche que nous entendons. Dès lors qu’on leur demande des explications au sujet de l’absence de justificatif au sujet d’une sortie de produits, ils répondent que les détaillants refusent de prendre les factures.
Vous aviez saisi récemment sept tonnes de viande avariée. D’autres saisies ?
Tout d’abord, cette saisie faite au début du Ramadhan à Akbou a été le travail du bureau d’hygiène communal de la localité, en collaboration avec nos services. En plus de cela, nous comptabilisons, chez nous, cinq autres tonnes de produits avariés saisis, dont 80 % impropre à la consommation.
Et pour la vente concomitante pratiquée pour le lait par exemple…
Aucun cas n’a été relevé durant ce mois de Ramadhan car il n’y avait pas de tension sur ce produit. Il y a un quota supplémentaire de près de 22 % de poudre de lait attribué à la wilaya de Béjaïa, à condition bien sûr de servir les commerçants de quelques communes limitrophes des wilayas de Bordj Bou Arreridj, Bouira, Sétif et Jijel. La wilaya de Béjaïa produisait une moyenne de 180 000 litres par jour et depuis le début du mois de Ramadhan, elle est passée à 220 000 litres.
Combien de brigades avez-vous sur le terrain ?
Nous avons une centaine de brigades pour les deux volets de contrôle, les pratiques commerciales, d’un côté, la conformité et la qualité, de l’autre. Elles travaillent nuit et jour et même les week-ends.
Ce sera le même effectif même après le Ramadhan ?
Absolument. Certes durant le Ramadhan les congés ont été bloqués, mais même en accordant des congés après le Ramadhan, il y aura toujours un bon effectif qui sera sur le terrain. Car durant la période estivale, il faut être vigilant surtout en matière d’hygiène et d’ailleurs, les agents du service de la qualité ne sortiront pas en congé.
En conclusion, quels conseils donneriez-vous aux commerçants?
Je commencerai par donner des conseils aux consommateurs à qui je dirai qu’ils sont les premiers contrôleurs bien avant les autres services. Ils doivent vérifier les produits qu’ils achètent. Quant aux commerçants, qu’ils se conforment à la réglementation. L’objectif n’est pas de verbaliser, mais d’amener les gens à respecter la réglementation dans le cadre de la protection du consommateur et de l’économie nationale.
Entretien réalisé par A Gana.