Le village Amirouche (Ex-Riquet), situé à 10 km du chef-lieu communal d’Akbou, dispose de vastes fermes, où poussent des maraîchages et des fruits bios. À l’origine, cette étendue fut une vaste exploitation gérée, durant l’époque coloniale, par un colon au nom de Riquet, d’où le nom du village. Des seniors, témoins de cette époque charnière, attestent que ce village agricole disposait autrefois du vignoble, où l’on produisait du vin. D’ailleurs, il subsiste encore des caves où l’on fabriquait et stockait ce produit. «Malheureusement, cette culture a disparu après l’indépendance. La viticulture aurait pu apporter un plus à l’économie de la région, d’autant que ce produit jouit d’une bonne notoriété, vu sa qualité», estime-t-on dans cette bourgade habitée par environ 2 000 âmes. Qu’à cela ne tienne, les vergers de ce village continuent de produire des fruits et légumes de qualité, même si le travail de la terre a reculé ces dernières années et le béton a avancé imparablement sur les terres fertiles, chèrement acquises ! Dans ce village, on pratique encore l’agriculture vivrière. Les familles possédant des fermes travaillent leurs glèbes pour la consommation familiale. L’excédent de la production se trouve réservé à la commercialisation, pour avoir des revenus supplémentaires. D’ailleurs, les accotements de la RN26, qui passe par ce village, se trouvent investis par des adolescents, des jeunes et même des pères de famille, qui souhaitent arrondir leurs fins de mois, de plus en plus difficiles. Les jeunots, pour leur part, vendent les récoltes des fermes familiales, pour avoir un peu d’argent. De quoi affronter, par exemple, la fête de l’Aïd, la rentrée scolaire et autres dépenses «juvéniles». Ces vendeurs occasionnels installent, chaque jour, des étals sur les abords de la RN26, pour vendre des tomates, des poivrons, des courgettes, des concombres, des nèfles, des abricots, des mûres, bref tout ce que produisent de bon leurs fermes familiales. Cette pratique est beaucoup plus constatable pendant l’été, où la plupart des marchands se «recrutent» parmi les élèves de tous les paliers. «Eh bien, comme les vacances sont longues et que je m’ennuie, je mets à profit cette trêve pour gagner un peu d’argent. De quoi me permettre des habits neufs pour l’Aïd et affronter la prochaine rentrée scolaire», dit fièrement un gamin de 15 ans, qui a installé un étal de fruits sur les abords de la RN26, dans le village Amirouche.
S. Y.
