Le guerrier en papier pâte…

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Par S. Ait Hamouda

Le don d’ubiquité chez certains de nos politicards vous donne le tournis. Ils se considèrent Algériens et étrangers. Ils sont là et ailleurs et se permettent d’appeler les autochtones à mettre leur pays à feu et à sang. Oubliant que le peuple n’est pas à leur service, mais que savent-ils de ces choses qui les dépassent ? S’il advient, par un heureux ou malheureux hasard, qu’il (le peuple) les agrée, ça ne veut pas dire qu’il leur serve de chair à canon. Autrement dit, que ceux qui l’appellent, benoitement à aller verser son sang pour eux, se trompent comme ils se sont toujours trompés. Ils peuvent se contorsionnés dans des labyrinthes sémantiques sans trouver d’issues, mais de là à envoyer les enfants manger les pissenlits par la racine, c’est carrément se tromper de clientèle. Dès lors qu’ils se laissent aller à des délires ignominieux, ça peut se comprendre, vu qu’ils ont pris l’habitude à se berner et à berner leur monde en croyant que les jeunes n’ont d’ouïes que pour eux. C’est là qu’ils se fourvoient en conjectures et se prennent pour ce qu’ils ne sont pas. L’un d’eux a chanté, hier, «Oued Ouchayeh» mais aussitôt, il s’est remis de ses incantations farfelues pour se porter la contradiction, toute honte bue, en disant «ce sont des fautes de jeunesse». Aujourd’hui qu’il bombe le torse, qu’il gonfle sa poitrine et qu’il se met droit dans ses savates, ayant découvert qu’il est devenu ce qu’il n’a jamais été, il prend le ton impératif et solennel et ordonne, comme un officier de parade, à des soldats qu’il n’a pas, de prendre les armes et de mourir pour lui. Comment ça s’est goupillé, comment a-t-il eu le toupet, comment a-t-il au crépuscule de ses déboires incalculables aboutis à cette inénarrable bêtise ? Qu’il se laisse aller à des compromissions, à des transactions contre nature et contre logique au point de s’affubler d’un costume qui ne lui sied pas, ce n’est pas ce qui était attendu d’un artiste mue en guerrier de pacotille.

S. A. H.

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