Des caves d’immeubles inondées par les eaux usées

Partager

La commune de Yattafen comprend deux villages, Aït Saâda et Aït Daoud ainsi qu’un petit hameau, Souk El-Had, le chef-lieu. Ce hameau chef-lieu concentre les principaux services publics, à savoir le siège de la mairie, l’antenne CASORAL, la polyclinique, un cabinet médical privé, un lycée et quelques commerces. C’est le lieu où se côtoient et se rencontrent les citoyens de plusieurs communes limitrophes. Mais du point de vue environnement, les autorités locales et wilayales ont beaucoup à faire. Il y va de la protection du milieu et des ressources hydriques déterminants pour la santé publique. Si plusieurs écrits ont déjà été faits, que ce soit par voie de presse ou par le biais des autorités locales, il y a lieu de dire que la situation n’a pas bougé d’un iota. Les services concernés, à l’image de l’OPGI, à qui appartiennent les différentes cités du chef-lieu comme celles des 18 et 25 logements, n’ont à ce jour pas trouvé une solution radicale au problème des eaux usées qui stagnent dans les caves des immeubles, comme c’est actuellement le cas de celle de la cage B2 de la cité des 18 logements où le problème des odeurs nauséabondes et la prolifération des moustiques en cette période estivale est récurrent. Les services de l’OPGI et de l’ONA se sont maintes fois déplacés sur les lieux, surtout après un écrit dans la presse ou la visite d’une quelconque autorité. On bricole, on débouche les regards, on nettoie, mais on ne remédie pas sérieusement au problème, d’où sa persistance. L’assainissement du chef-lieu est la véritable source du problème. Conçu pour un nombre d’habitants limité, il déverse dans une fosse sceptique. La bourgade, devenue au fil du temps un endroit de concentration importante de population, du fait que l’endroit est devenu chef-lieu de commune en 1985, la fosse perdue ne peut plus contenir les quantités d’eaux usées qui s’y déversent et le réseau d’assainissement est totalement surchargé et dépassé. Des réalisations viennent encore s’ajouter pour empirer davantage la situation, comme sera le cas de la construction en cours des 26 logements. A cela s’ajoute l’état des puits de séchages implantés au bord de la rivière (Oued El Djemaa) qui se déverse dans le barrage Taksebt. En période hivernale, les remontées de niveau des nappes phréatiques et le gonflement du cours d’eau de cette rivière affectent cette fosse sceptique et ces, soit disant, puits de séchage leur causant d’importants dégâts. La dégradation de ces «ouvrages» de décantation et d’épuration pollue l’environnement et le citoyen subit dans la rage et l’impuissance les conséquences, inhalant les odeurs nauséabondes et subissant les raids des nuées de moustiques. Cette situation est un grand problème de santé publique constituant un danger à large échelle. Les forages implantés en aval de cet Oued et qui desservent, en eau potable, les habitants de Béni Yenni, peuvent être pollués et constituer un foyer de maladies à transmission hydrique, et le barrage de Taksebt dans lequel coule cette rivière n’est pas en reste. Si cet état de fait a été signalé dans le rapport de présentation de la commune envoyé par l’ex-APC au wali de Tizi-Ouzou, la population excédée n’a rien vu venir en termes de réelles solutions. Pour ces gens, l’assemblée doit suivre ses écrits et ne pas se contenter d’attendre une réponse. Les citoyens, très au fait des problèmes liés à l’environnement général dans lequel ils vivent et conscients des dangers qu’ils encourent, vont jusqu’à penser aux solutions, disant que la seule issue est la réalisation d’une station d’épuration après réfaction des réseaux de canalisation à des normes répondant aux besoins réels. Comme l’APC est, à ce jour, en situation de blocage, rien ne peut s’envisager, ne serait que la démoustication habituelle en cette période de chaleur qui commence. A moins que le wali signe encore une dérogation comme pour le couffin du Ramadhan devenu couffin de l’Aïd, du fait qu’on n’a vu sa distribution que le 28ème jour du mois sacré.

M. Boudinar

Partager