Campagne pour le don d’organes, pour sauver des vies…

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S. Ait Hamouda

Le don d’organes serait une bonne action, à la condition qu’il soit suivi d’un minimum de respect de la part du médecin. Quoique l’on dise, quoique l’on fasse, il faut toujours un zest de scrupule et d’attention à l’égard du donneur. Suprêmes hauteur d’âme et grandeur d’esprit, là on se prend, entre la démesure et l’exagération fortuites, à être pour le bien et pour la charité, à rendre à la personne pour qui le besoin d’un organe est vital. Le respect dû à l’humain prend sa source et son essence à l’humaine condition, qui n’est pas superfétatoire bien qu’elle impose l’obligation de rendre le mortel donneur de vie au mourant et rendant la vie plus vivable à ceux auxquels est promise la mort. Greffes de reins, de cœur, de foie, de rétine et de poumon sont des opérations hautement sensibles, nécessitent une parfaite technicité sur le billard, pour sauver de la mort un homme. La sensibilité est un don fait à l’homme, c’est dans sa nature de primate doué d’intelligence et d’âme charitable, au point où il peut offrir ses organes vitaux à son semblable, gratuitement. Donner un organe, n’importe lequel, c’est faire montre d’une générosité extraordinaire, c’est atteindre le summum de l’empathie et de la compassion. Mais il arrive que l’on opère un malade qui aurait besoin d’une greffe indispensable, et que le temps, parce que le temps joue un rôle éminemment important, ne lui laisse pas la vie, et il s’en suit qu’il meurt… On aura tout essayé pour le garder en vie. L’immortalité n’existe pas et tout le monde le sait. Nul n’est responsable devant le trépas de quelqu’un atteint d’une maladie chronique. Les hommes dans ce bas monde vivent et meurent, normalement, sans ce soucier des lendemains qui chantent ou déchantent. Il n’en demeure pas moins que le geste du don d’organe est un geste hautement généreux qui rend celui qui le fait bienheureux, même outre-tombe. C’est que cette alternative donne le sourire à un autre.

S. A. H.

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