Les relations ne semblent pas être au beau fixe entre les administrations de l’EPH Kaci Yahia et l’EPSP d’Ahnif, les deux principales structures de la santé de la daïra de M’Chedallah.
À l’origine de cette situation conflictuelle, une histoire d’évacuations de malades. Ainsi, une source proche du service des urgences de l’EPH de M’Chedallah déplore le fait que les évacuations des malades des polycliniques de l’EPSP, au moyen des ambulances, se font systématiquement vers le service des urgences de l’EPH. Notre source affirme que les cas urgents de malades, reçus au niveau des points de garde de l’EPSP, sont évacués vers ce service des urgences, «en violation des directives de la direction de la santé DSP». Il est utile de préciser qu’une répartition des tâches a été définie lors d’une réunion en date du 4 avril 2018 par le comité des urgences de la DSP. Ladite répartition, couchée sur procès-verbal à la même date, stipule que les malades urgents doivent être évacués directement vers les points de garde spécialisés à travers la wilaya. Pour illustrer le dysfonctionnement dans l’évacuation des malades, notre source cite un cas enregistré jeudi dernier. Ce jour-là poursuit la même source, aux environs de minuit, un enfant a été évacué de la polyclinique de Chorfa, relevant de l’EPSP Ahnif, vers les urgences de l’EPH de M’Chedallah. Or, ce cas, jugé urgent, nécessitait une prise en charge en pédiatrie- réanimation, dont le point de garde était à l’hôpital de Lakhdaria, ce jour-là. Cet enfant a été déplacé au pavillon des urgences de M’Chedallah qui s’est vu contraint, selon notre source, de procéder à un premier bilan et l’évacuer, à son tour, vers le point de garde de Lakhdaria, en mobilisant ses propres moyens humains et matériels. Notre source affirmera que ce genre de cas est fréquent et pose à chaque fois problème. Pour lui, la tutelle doit intervenir pour y mettre un terme. Rappelons qu’en 2016, un sujet souffrant d’une maladie mentale, originaire de Raffour, en pleine crise de démence, a été acheminé de l’EPSP vers ce même pavillon des urgences de M’Chedallah. Ce patient a passé six heures allongé sur le ventre, soit de 10 à 16 heures, à l’intérieur de l’ambulance, avec les mains et les pieds ligotés derrière le dos. Une situation née d’un malentendu entre les deux institutions de la santé (EPSP et EPH). Il a fallu l’intervention d’un infirmier, ayant terminé son service au même pavillon des urgences, pour que le malheureux soit transporté à bord de la même ambulance vers le centre psychiatrique d’Oued Aïssi (Tizi-Ouzou), où il a été immédiatement interné. De l’avis des habitants, il est nécessaire que le calendrier des gardes soit affiché. Il y a lieu de signaler que les parturientes qui viennent vers le service maternité de l’EPH, et en l’absence d’un gynécologue, se voient systématiquement orientées vers d’autres points de garde, suivant le calendrier des gardes. Une situation due à un flagrant manque de gynécologues au niveau de la wilaya de Bouira. Un cas que l’ex-ministre de la santé Abdelmalek Boudiaf s’était engagé à remédier en 2015 lors de sa visite dans la région, en affirmant même qu’une nouvelle promotion de gynécologues allait affecter à travers les hôpitaux de cette wilaya. Une promesse mise depuis aux oubliettes.
Oulaid Soualah