Par Hassan Moali
Oh quel gâchis ! Nous étions sûrement beaucoup à avoir été agréablement surpris par la prestation haut de gamme proposée par nos frères marocains contre les Espagnols. Quel Grinta et quelle technique ! Ils ont rugi les Lions de l’Atlas au moment où on les attendait le moins. Ils sont sortis du bois quand le gibier était déjà fini. Dommage pour Benatia et ses coéquipiers qui auront fait couler des sueurs froides aux joueurs d’une sélection espagnole Master Class. Les Lions de l’Atlas ont rugi et fait trembler leur adversaire du jour. Mais c’était déjà trop tard. Ils sont sortis du bois alors que le gibier était bouffé. Les poulains du Renard Hervé quittent la Russie avec majesté. Blessés mais fiers de s’être battus… même en retraite. Mine de rien, ils faillirent renvoyer la Roja chez elle. Et pour cause ! Le Portugal de Cristiano Ronaldo était à deux doigts de subir une douche froide dans les temps morts, n’était-ce la maladresse de l’attaquant iranien, aux yeux décidément pas très perçants, devant Rui Patricio. La sélection iranienne avait la qualification au bout du pied de Mehdi Taremi à la 92’ qui, hélas, s’était trompé de… filet. Que de regrets pour le pays des Ayatollah qui sortent du Mondial avec juste un petit point de moins que les deux qualifiés, l’Espagne et le Portugal. Sans doute que les amateurs du beau jeu ressentiront un goût d’inachevé pour cette sympathique équipe d’Iran qui aurait pu percer pour aller aux quarts. Les téléspectateurs du monde entier – les Arabes surtout- regretteront aussi les belles créatures qui défilaient et se déhanchaient dans les tribunes. Ces aguichantes blondes et brunes aux yeux perçants d’Iran qui ont donné un visage nettement plus humain de la femme dans la si crainte République Islamique. Et plus si affinités. Elles ont fait du spectacle et donné du plaisir aux… yeux, au grand bonheur des amateurs des matchs des gradins. Très souvent, les médias occidentaux projettent une image peu réelle de la condition de la femme au pays des Pasdarans et autres bassijis (police des mœurs). Les stades de Russie auront brisé cette image caricaturale en montrant des jeunes iraniennes modernes et tout à fait «in». C’est quelque part une petite victoire pour ce pays honni que l’on présente – à tort- comme étant l’un des plus fermés au monde. Un succès «visuel» qui s’apparente à une belle publicité pour un pays diplomatiquement pas très fréquentable pour le monde occidental. Mais en Russie, les Iraniens se sentaient un peu chez eux, au pays de leur ami Poutine. Cette Coupe du Monde nous a, en tous cas, donné une belle leçon de Farsi, au-delà des résultats techniques de la sélection de Carlos Queiros qui n’aura pas démérité. C’est aussi cela cette grande fête mondiale qui offre un métissage et un brassage impressionnants de cultures, de couleurs et de langues.
H. M.
