Messi-Ronaldo, l’Olympe ou le purgatoire

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Par Hassan Moali

Le Mondial russe va s’emballer dès aujourd’hui, avec le début des confrontations à élimination directe. Le spectacle et le suspens sont garantis. Il n’y aura que les gros bras dans l’arène qui vont tenter de gagner leurs duels pour aller chercher ce beau trophée en vermeil qui fait tourner la tête. Les petits Sanafirs, les «7 et les 8» et les invités surprise, en Russie, ont déjà plié bagages et se sont installés tranquillement face au petit écran pour suivre la Coupe du Monde, la vraie. Que la fête commence alors, au grand bonheur des puristes ! Tout au plus, on pourrait regretter la sortie inattendue de l’Allemagne, tenante du titre, par la petite porte, comme pour perpétuer cette règle non-écrite de voir inexorablement le champion du monde sortant, depuis le Brésil en 1966. C’est tout de même mérité pour une Mannschaft vieillissante, incapable d’élever son niveau de jeu. Ou encore nos amis Sénégalais éliminés pour une histoire d’excès de cartons… Pas très juste après un parcours sans faute, ou presque, de Sadio Mane et ses coéquipiers. Mais en Coupe de Monde, le talent ne suffit pas. Sinon, les résultats techniques sont globalement conformes à la réalité des forces en présence dans la planète football où les faibles n’ont pas leur place. Et l’Argentine de Messi passe aujourd’hui un sérieux examen de survie. Contre une équipe de France constellée d’étoiles et très solide physiquement, ses chances de qualification paraissent bien minces, sur papier. Jorge Sampaoli, qui a jusque-là étonné par ses mises en place et ses choix tactiques, doit réussir un truc de fou pour renvoyer Mbappe, Griezmann et Giroud chez eux. L’Albiceleste n’a, en tous cas, rien prouvé. C’est une sélection quelconque, sans âme, sans fond de jeu. Elle renferme certes des stars (Messi, Aguero, Di Maria, Dybala, Mascherano, Higuain), mais elles sont tellement perdues dans la galaxie footballistique de Sampaoli qu’elles n’ont pu illuminer le ciel encore gris en Russie. Si cette équipe d’Argentine est capable du pire (perdre 3 à 0 contre la Croatie), elle est tout aussi capable du meilleur. Ce ne serait pas une surprise si Lionel Messi et Sergio Aguero nettoient à grande eau la cage d’Hugo Lloris. Pas plus que c’en serait une, si Griezmann et Mbappe venaient à humilier la sélection chère à Diego Maradona. Une chose est certaine, ce samedi sera un jour de gloire ou ne le sera pas pour Lionel Messi. S’il gagne, c’est sa légende et son espoir de décrocher le Graal qui grossiront. Et s’il perd, il aura alors la certitude qu’il ne fera jamais ce que Diego a fait en 1986. Ironie du sort, les meilleurs joueurs du monde du moment risquent de quitter ce Mondial le même jour ! Messi pourrait en effet avoir un compagnon d’infortune ce soir, en la personne de son meilleur «ennemi», Cristiano Ronaldo. Opposé à l’Uruguay du trio Cavani, Suarez et Godin, le Portugal «retraitable» paraît insuffisamment armé pour forcer son destin. A moins d’un exploit retentissant de Don Cristiano qui est tout à fait capable de signer un feu d’artifice. C’est en tous cas un très beau menu qui nous est proposé, cet après-midi, en guise d’entrée (la vraie) à cette fabuleuse fête du football. A consommer sans modération !

H. M.

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