Quel sort pour le projet de l’EPIC ?

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Annoncé en grande pompe, dès l’installation de la nouvelle APC et présenté comme la solution idéale pour mettre fin à l’insalubrité dans la ville de Béjaïa, le projet de création d’un EPIC, chargé de la gestion des déchets ménagers, serait sérieusement compromis.

L’incertitude devient pesante surtout suite à la résolution prise, avant-hier, par Mme la ministre de l’Environnement et des Energie renouvelables, Fatma Zohra Zerouati, de fermer le CET Sidi Boudrahem. Pour cause, la mise en service de cet EPIC était subordonné principalement à la réouverture et la mise en exploitation dudit CET. «La concrétisation de ce projet de l’EPIC dépend de l’ouverture du CET de Sidi Boudrahem», avait déclaré un élu à l’APC de Béjaïa. Pour rappel, ce CET a été fermé, il y a plus d’une année, par des habitants de la commune d’Oued Ghir, arguant sa non-conformité aux normes requises. Ils avaient mis en avant l’argument de la menace sur la santé publique pour justifier leur démarche. Reconnaissant la légitimité des préoccupations de ces citoyens, la direction de l’environnement s’est alors engagée à doter ce CET, implanté sur le plateau Sidi Boudrahem, «de tous les équipements nécessaires avant une éventuelle exploitation». Il s’agit de l’installation d’une station de traitement des lixiviats, laquelle a été déjà acquise sur le budget de l’APC de Béjaïa. En outre, un montant de 70 milliards de centimes a été également voté par l’ancienne APC de Béjaïa, au mois d’octobre dernier, dans le cadre de la création de cet EPIC. L’ancien wali de Béjaïa, Mohamed Hattab, avait aussi adopté un schéma directeur pour la gestion des déchets ménagers dans la wilaya de Béjaïa sur la base de la réouverture du CET Sidi Boudrahem. En plus de la collecte des ordures ménagers, du balayage de la voirie et du transport des déchets, l’on a surtout prévu la dotation de cet EPIC d’un centre de tri, de recyclage et de mise en valeur des déchets collectés, lequel devait être rattaché au CET Sidi Boudrahem. En somme, l’annonce de la fermeture de ce CET a mis les autorités municipales de Béjaïa dans l’embarras. Comment vont-elles faire pour concrétiser les promesses faites à la population de Béjaïa de mettre fin à l’insalubrité caractérisant les quartiers de la ville et en finir avec la gestion aléatoire et hasardeuse des déchets ménagers. Il est vrai que l’APC de Béjaïa a engagé, dernièrement, sur instruction du wali intérimaire, compte tenu de la situation dégradante de l’hygiène au niveau de la majorité des quartiers de la ville, des entreprises privées pour prendre en charge convenablement la collecte des ordures ménagères. Mais, il s’agit là d’une solution temporaire, en attendant le lancement du fameux EPIC. «Cette décision a été prise en attendant la mise en service de l’entreprise créée par la wilaya pour la collecte des déchets ménagers, dont le dossier est toujours au niveau de la trésorerie communale, et ce pour l’admission en dépenses du montant, estimé à 70 milliards de centimes, de la subvention accordée par voie de délibération par l’Assemblée communale de Béjaïa au profit de l’Epic», avait souligné la cellule de communication de la wilaya. D’aucuns à Béjaïa s’interrogent sur le sort qui sera réservé à cet EPIC avec l’annulation de la mise en service du CET de Sidi Boudrahem. Attendra-t-on la création d’un autre CET pour lancer cet EPIC ? Ou, ce projet, qui a suscité, faut-il le souligner, l’espoir de l’amélioration du cadre de vie des citoyens de la ville de Béjaïa et de ses localités avoisinantes, tombera-t-il tout simplement à l’eau ?

B. S.

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