La vie au ralenti !

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Aux quatre coins de la wilaya de Béjaïa, le thermomètre nous joue, d’ores et déjà des siennes, depuis quelques jours. Le passage à la période des grosses chaleurs se fait de manière quasiment brusque et sans phase de transition. La saison chaude annonce, en fait, la couleur, avec les prémices d’un été particulièrement chaud. La chaleur à Bgayet est arrivée un peu plus tôt que d’habitude. Elle est tellement suffocante que la nuit, le thermomètre atteint les 35° C. Avec 38°C à l’ombre, c’est toute l’activité de la ville qui est ralentie. Et le béton qui avance d’une manière hallucinante, réduisant le nombre d’espaces verts et les couloirs d’aération, n’est pas fait pour arranger les choses. «La température est exécrable ces temps-ci, le beau temps est derrière nous. Dame nature ne nous gâte pas trop», balance, les bras ballants, un quinquagénaire. Les périodes de chaleurs accablantes et de canicules se sont installées d’ores et déjà. Depuis une semaine, une vague de chaleur traverse le pays affichant des températures le plus souvent supérieures à 40 degrés Celsius. Des records de température ont été enregistrés alors que l’été n’est qu’à ses débuts. La wilaya de Bgayet n’est pas épargnée par ces temps de fournaise, où le thermomètre a déjà atteint les 45°C. En effet, ce début de semaine est loin d’être une sinécure pour les habitants, laissant ces derniers dans un état de nonchalance qui ne dit pas son nom. Après un mois de juin plutôt clément, une vague de chaleur exceptionnelle s’abat depuis ces quatre derniers jours sur les différentes régions, notamment celles longeant la vallée de la Soummam. La situation météorologique est aggravée par la composition topographique particulière de certaines villes qui en effet ressemblent à des cuvettes, comme Sidi-Aich et d’autres régions exposées littéralement au soleil à l’image de Tazmalt, Akbou, Ighram, Ouzellaguen…Ainsi, depuis ces derniers jours, le mercure a atteint des pics insoupçonnés à telle enseigne que les habitudes quotidiennes des habitants se trouvent chamboulées. Sur les réseaux sociaux, les internautes exhibent des photos à l’intérieur de leur véhicule, avec comme point d’ordre les températures. 43, 44, 45 °C…Autant de valeurs affichées sur les tableaux de bords au niveau de différentes régions comme Akbou, Tazmalt, Béjaïa-ville.

En quête de fraîcheur

La saison estivale démarre sur les chapeaux de roue à en juger par cette vague de chaleur qui s’abat sur le Nord algérien. Un climat suffocant et étouffant à la fois, lesté par un taux d’humidité assez élevé en sus. Ceux qui s’aventurent en pleine journée à braver le soleil brulant sont rares. Les quelques exceptions de «téméraires» ne font leur apparition que par nécessité ou par obligation. Et vous l’avez déjà observé sur la Nationale 26. Quand le ruban d’asphalte s’étale devant les usagers de ladite route, que le soleil brille, à l’horizon, la route semble mouillée…Le bitume semble suer en brulant sous un soleil dardant ses rayons à outrance. L’ambiance est décrite très chaude ces derniers jours. Les plages sont prises d’assaut en ce début de semaine au même titre que les crèmes glacées, plus que jamais de rigueur pour les estivants et les habitants. «Ces températures sont déjà au-dessus des normales saisonnières, en sus, l’humidité a atteint son apogée», nous dira un camionneur d’Akbou. Et d’ajouter : «Rouler sur l’asphalte en cette période caniculaire est loin d’être une partie de plaisir. La chaleur qui se dégage du bitume donne le tournis.» «Il est impératif de se protéger, notamment la population la plus vulnérable constituée des enfants en bas âge, des personnes âgées et des malades chroniques. Il est conseillé également de fermer les volets et les rideaux des façades des logements exposées au soleil, maintenir les fenêtres fermées tant que la température extérieure est supérieure à la température intérieure et d’éviter de sortir aux heures les plus chaudes», conseille un médecin de l’EPSP de Sidi-Aich. Pris de court par la hausse vertigineuse du mercure, les vendeurs de fruits et légumes voient ainsi leurs marchandises flétries au gré d’une température élevée. Mais, pour une autre catégorie de vendeurs, notamment ceux proposant une panoplie de produits « spécial plage » comme les bouées, les parasols et autres glacières, l’occasion est propice pour se séparer d’une bonne partie de leur barda aux premières vagues de baigneurs qui ont déferlé sur les plages le week-end dernier. Les climatiseurs roulent à plein régime déjà. Les marchands de glaces ne chôment pas et les piétons marchent à l’ombre. La canicule étourdissante et accablante jalonne le sentiment d’inconfort auprès de la population. À dessein de fuir, un tant soit peu, cette canicule, chacun tente à sa manière et selon ses moyens de s’extirper à la fournaise. Pour les moins férus du littoral, ils chercheront à se détendre face à leurs… climatiseurs, leurs précieux alliés, en ce mois de juillet qui nous fait ressentir les relents d’une saison torride. C’est le rush sur ces équipements «faiseurs de miracles». Avec la «démocratisation» de ce gadget et l’enrichissement de leur gamme, toutes les bourses ou presque peuvent prétendre à l’acquisition de cet appareil, qui, au demeurant n’est plus un luxe.

Bachir Djaider

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