La figue de Barbarie à 100 DA

Partager

La figue de Barbarie est l’un des fruits sauvages du terroir qui est disponible à profusion ! D’ores et déjà sa commercialisation a commencé dans l’arrière-pays de la vallée de la Soummam, où des « contingents » d’adolescents proposent à la vente des seaux pleins de ce fruit sur les accotements de la RN26, dense en circulation automobile. Ce sont les tous premiers fruits du nopal qui sont mis en vente. Les vendeurs saisonniers jubilent à l’idée de faire de bons pactoles le reste de la saison estivale, car ce fruit est très prisé par les ménages. Dés les premières lueurs de la journées, les haies de cactus qui parcourent plusieurs localités comme Tazmalt, Allaghane, Tavlazt, Riquet, et bien d’autres sont prises d’assaut par des jeunots munis de perches à crochets servant à cueillir le fruit charnu et épineux. Cela ne s’effectue assurément pas facilement, car les cueilleurs peinent à remplir leurs récipients, de grands pots de peinture vides en fait, étant donné que les épines partent dans tous les sens, lesquelles finissent par s’incruster dans les mains et les visages de ces mômes qui passent, après, leur journée à enlever les épines douloureuses! Cependant, cela joue bien évidemment un grand rôle dans la fixation des prix des récipients proposés à la vente. Ces derniers, selon leur volume, sont vendus entre 200 et 800 da le bidon ou le pot ! Quant à la vente au poids, la figue de Barbarie est cédée à partir de 100 da/kg et entre 10 et 20 da la pièce. «Ce tarif peut se renchérir les jours à venir», avertit l’un des jeunes vendeurs qui a installé un petit étal de fortune sur l’un des abords de la RN26 à Tavlazt, une bourgade située à 4 kms de Tazmalt. Beaucoup d’automobilistes de passage marquent des haltes pour s’approvisionner en ce fruit sauvage qui ne nécessite aucune culture ni arrosage. Les clients se recrutent parmi ceux qui n’ont pas le temps ou rechignent à cueillir ce fruit. Il y en a également ceux qui habitent dans des localités où les haies de cactus n’existent pas, ou sont très rares. Sur un autre registre, faut-il relever que les haies d’oponce ou de figuier de Barbarie, qui appartient à la famille des Cactées, ont perdu beaucoup de surfaces ces dernières années à cause de l’urbanisation galopante. Les haies de cactus qui entouraient autrefois les pâtés de maisons rurales en guise de clôtures pour les protéger contre les incursions, et qui longeaient les pistes en terre battues faisant plaisir à voir, sont de nos jours arrachées sans façon pour mettre en place et lieu des murs d’enceinte en parpaing mornes et sans attrait. Chez nos voisins les Marocains et Tunisiens, la culture de l’Opuntia revêt une importance capitale, car son fruit, ses fleurs et ses raquettes sont utilisés dans plusieurs préparations de produits sanitaires et esthétiques et l’huile extraite de ce fruit se vend très cher !

Syphax Y.

Partager