La mise en service traîne

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Le projet de bureau de poste d’Ath Mekedem, dans la commune déshéritée d’Ichellaten, n’est toujours pas réceptionné.

L’initiative est louable en soi. La finalité l’est tout autant. Rapprocher le service public au plus près du citoyen, en érigeant des équipements au fin fond de l’arrière pays est la philosophie qui a sous tendu la démarche des pouvoirs publics, en construisant un bureau de poste au village Ath Mekedem, dans la commune d’Ichellaten (Chellata). Le projet est jugé d’autant plus opportun et utile que son impact social n’est pas circonscrit à un seul village. Il devait servir, outre Ath Mekedem, deux hameaux voisins, en l’occurrence Ath Anane et Ath Hiani. L’APC d’Ichellatan qui, le moins que l’on puisse dire, n’est pas parmi les plus nanties de la wilaya, a dû recourir à une véritable gymnastique financière pour donner corps à l’édifice, lequel devait accueillir en sus du bureau de poste, une antenne communale d’état civil. Si pour ce dernier, assure-t-on, les choses évoluent favorablement, pour l’autre équipement en revanche, aucune perspective de mise en fonction ne se profile encore à l’horizon. Même le projet de déploiement de la fibre optique pour connecter la structure fait du surplace. Pire, il semblerait qu’il soit remis aux calendes grecques dans la mesure où il ne figure pas dans le plan d’extension du réseau que l’operateur public s’apprête à mettre en œuvre. «Le bureau de poste d’Ath Mekedem n’est pas dans la liste des onze agences retenues pour bénéficier de la fibre optique», confirme un responsable local d’Algérie Poste, qui se refuse de donner davantage d’explications. Chez les villageois, qui n’en finissent pas de boire le calice de la misère jusqu’à la lie, c’est une grosse désillusion. «Nous avons attendu des lustres pour voir cet édifice sortir des entrailles de la terre. Maintenant qu’il est achevé, il est livré à l’abandon et personne n’est en mesure de dire s’il ouvrira bien un jour», lâche sur une pointe de déception, un citoyen d’Ath Anane. «On nous a promis monts et merveilles mais c’est toujours le désert qui nous entoure. Ce genre de déphasage entre les intentions et les actes, contribue à discréditer l’administration et renforce la tentation d’exode», dira un autre villageois d’Ath Hiani.

N. M.

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