Cinq mois après la démolition de leurs locaux pour l’achèvement des travaux de l’échangeur, les 54 commerçants du lieu-dit les Quatre chemins sont dans l'expectative.
Et pour cause, ces derniers se retrouvent aujourd’hui dans la précarité. «Nous, les ex-commerçants des Quatre-chemins à Bejaia, dont les locaux ont été démolis le 22 mars 2018 pour permettre l’achèvement de travaux de l’échangeur, venons par la présente lettre ouverte vous faire part de la détresse dans laquelle nous sommes plongés», écrivent-ils dans une lettre adressée à l’ex-wali de Bejaia, Mohamed Hattab, qui, faut-il le rappeler, avait persuadé ces derniers d’évacuer les lieux pour permettre à l’entreprise chargée de la réalisation de l’échangeur des Quatre-chemins d’achever les travaux. «En ce jour historique, nous, (…) qui faisions vivre dignement nos familles et des centaines de travailleurs grâce à nos activités dans différents domaines (…) avions accepté pacifiquement et dans la calme la démolition de nos locaux», rappellent-ils dans leur document, soulignant leur «conscience de l’intérêt» de l’échangeur pour la ville de Bejaia. Les ex-commerçants des Quatre-chemins, cinq mois après leur évacuation, s’indignent du sort qui leur est réservé. «Aujourd’hui, (…) nous les ex-commerçants des quatre-chemins sommes devenus des commerçants SDF, nous sommes tombés dans la précarité à la limite de la mendicité», pestent-ils, rappelant avoir exercé sur les lieux pendant plus de quarante ans et investi des sommes colossales dans leurs acticités commerciales. Ces commerçants s’interrogent également sur leur devenir et les engagements pris par les autorités locales après la démolition de leurs locaux. «Aujourd’hui, cinq mois après notre évacuation des Quatre-chemins, qui s’intéresse à notre tragique situation ? Où sont les engagements de prise en charge tenus par tous les responsables et autorités le jour de la démolition ? Où sont les locaux prévus à l’Edimco et à l’arrière port ? Où est l’action du wali de Bejaia par intérim qui a juré le jour de l’inauguration de l’échangeur qu’il est notre avocat ? Jusqu’à quand pourrait-on supporter cet abandon et subir cette humiliation», interrogent-ils les responsables locaux, en les sollicitant à prendre en charge leurs doléances pour qu’ils puissent reprendre leurs activités commerciales dans les plus brefs délais.
F. A. B.