L’UDR, précise encore M. Benyounès, se battra pour que justement la région recouvre sa stabilité, travaille son essor et réhabilite le politique par un débat contradictoire et civilisé.Cette déclaration, le numéro 1 de l’UDR l’a faite, jeudi, à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, face à un public composé de sympathisants et de militants ainsi que des cadres du parti, appuyés par une forte délégation venue d’Alger. L’occasion était pour installer Hacène Salah comme fédéral de la wilaya de Tizi Ouzou en remplacement de Farid Djennane. Durant deux heures, un échange fructueux a eu lieu lors de cette rencontre, où le numéro 1 de l’UDR, usant d’une pédagogie, a fait un exposé assez large des questions politiques et économiques de l’Algérie tout en étayant son verbe sur les conditions dans lesquelles se trouve la Kabylie. Un état des lieux de la situation économique, marquée par l’embellie financière a été abordé par le conférencier pour déclarer que l’Algérie a des réserves de changes de l’ordre de 68 milliards de dollars. Et que la même enveloppe ne tardera pas à renforcer les caisses de l’Etat. C’est sur la base de ce constat que le conférencier a renchéri que « les investisseurs étrangers se bousculent pour venir en Algérie. Une vérité qui doit mettre fin à certaines langues qui veulent persuader, par le leurre, les Algériens que le pays est toujours dans l’isolement, ce qui est absolument faux » et de préciser que « depuis l’investiture de Bouteflika et à partir de son mandat, pour qui l’UDR apporte plein soutien politique, l’Algérie marque des avancées considérables à tous les niveaux, jusqu’à devenir une terre d’accueil de tous les diplomates de la planète». Avec la promulgation des textes de l’application de la Charte sur la réconciliation nationale, interdisant de facto aux dirigeants islamistes l’activité politique, une nette amélioration du climat sécuritaire est devenue palpable même si quelques poches résiduelles de terroristes subsistent. L’Etat algérien, rassure le conférencier, est déterminé à les éradiquer. Revenant sur l’Alliance présidentielle, en reprenant son expression originale, M. Benyounès reconnaît que la seule convergence qui a été démontrée par les trois acteurs n’est autre que la lutte antiacridienne, sinon tout sépare en termes d’approche stratégique les visions des uns et des autres. Seul Ahmed Ouyahia applique dans l’esprit et dans la lettre les recommandations du programme du président de la République. «Lors de la maladie de Bouteflika, Ahmed Ouyahia a été l’homme qui a su assurer de manière responsable et en homme d’Etat, la gestion de la complexe étape. Contrairement aux dirigeants Belkhadem et Aboudjerra, lancés dans des déclarations à tout va, anticipant sur l’après Bouteflika sans maîtrise aucune des données qui caractérisent la situation », a-t-il dit. Tout en s’interrogeant sur les récentes sorties du premier responsable du FLN, où celui-ci a déclaré que l’Alliance est scellée uniquement autour du programme du Président sans plus, M. Benyounès martèle que « le programme en question est un tout qui s’articule autour des questions sociales, économiques, politiques et stratégiques ».
Sortir la Kabylie du ghettoAbordant la région de Kabylie, l’orateur dira que le retour graduel à la paix enregistré est une réalité à encourager et que le dialogue entre les Archs et le gouvernement a pris d’importantes proportions dans l’intérêt exclusif de la région. Dès lors, l’UDR se félicite du passage de la phase de confrontation à celle de l’édification. La région, estime encore M. Benyounès, est désormais déterminée à ne plus être à l’écoute des chants des sirènes, mais plutôt attentive aux forces qui proposent des démarches à même de la soustraire des mailles de la régression. Le conférencier rappelle, par ailleurs, que lors de son passage aux deux ministères, des P/APC de toutes les régions du pays l’ont sollicité pour des projets et que seuls ceux de la Kabylie ont été défaillants. « Les élus de la région se doivent de se pencher uniquement sur les questions dont souffrent les populations qui les ont portés au pouvoir local», préconise-t-il encore. «Si l’on porte le regard sur des régions comme Bordj Bou Arréridj et Sétif, en un laps de temps, elles sont devenues florissantes alors que la Kabylie s’enfonce dans une régression tous azimuts où la pratique de la politique se fait avec excès et rend complexe l’exercice de mandatures des élus censés être les pivots de développement», tonne encore Amara Benyounès qui s’interroge «si c’est le pouvoir central qui doit s’occuper de l’hygiène de la ville, des questions d’assainissement si ce n’est la pléthore du personnel au niveau des mairies pour lesquelles cette mission est dévolue, l’exemple le plus illustratif est celui de la mairie de Tizi Ouzou où plus de 600 employés donnent un rendement des plus faibles et en-deçà des salaires qu’ils perçoivent». Aussi, les questions politiques ont pris la part du lion dans l’intervention du numéro 1 de l’UDR pour dire qu’en Kabylie il y a de la place pour tout le monde. Il est à préciser qu’aujourd’hui, l’UDR est un acteur non seulement accepté mais constitue un repère politique pour lequel, « les cadres locaux se doivent de s’ingénier pour canaliser le capital de sympathie qui ne cesse de lui être manifesté ». Les 70% d’abstention lors du dernier scrutin renseigne sur l’état délétère, d’abord des partis locaux et de ceux entrés en lice lors de ces élections, qui n’ont pu glaner des sièges et sans présentation sur l’étendue de territoire de la wilaya que par 30% de participation, signale-t-il aussi.
«Nous irons aux élections de 2007»La restructuration de l’UDR, en élisant le nouveau fédéral, se fait en focalisant l’acte militant sur ces milliers de citoyens, non pas en désintérêt politique, mais en quête d’un cadre plus serein et plus porteur, avec un discours nouveau et des mœurs politiques à même de répondre à l’attente des citoyens. Un acte qui se veut, à ne point en douter, une manière de faire rupture avec ceux qui, 15 ans durant, ont plus excellé dans l’invective et la désunion érigée en programme politique.L’UDR leur cède le monopole de l’insulte, pour s’évertuer à mieux mener un travail de proximité et de pédagogie. Ainsi veut-elle se préparer aux prochaines échéances électorales de 2007 et mieux servir les populations. «Notre participation aux prochains scrutins est une affaire certaine, avec ou sans l’agrément, l’option sera arrêtée démocratiquement lors du prochain conseil national», déclare M. Benyounès. Celui-ci trouve que l’implication de l’UDR dans les futures batailles électorales relève d’un acte politique citoyen au service de la République.L’appel à la mobilisation est lancé et passe inévitablement par la dotation en moyens de base dont les cotisations militantes et une adresse politique du parti à Tizi Ouzou. Car celui-ci accuse, pour plusieurs raisons, un retard dans la structuration si bien que le retour d’écoute des populations au discours de l’UDR s’enregistre avec satisfaction. Enfin, M. Amara Benyounès a annoncé la tenue de deux regroupements nationaux, le premier concerne les femmes qui sont plus de 2000 à être militantes de l’UDR et le second concerne les étudiants dont le nombre de militants avoisine le millier.
Khaled Zahem