Renaissance du poète Oulamara Chabane

Partager

Il y a un an nous quittait Chabane, un jeune poète promis à une carrière d’artiste-né. Le destin et surtout la volonté de Dieu ont décidé autrement : sa destinée était de partir, à la fleur de l’âge, là où il reposera en paix, laissant derrière lui un héritage de valeur culturel universel : un recueil de poèmes inédits.Sa famille a dû souffrir de sa disparition soudaine, mais réconfortée de pouvoir achever l’œuvre entamée par leur cher Chabane. Pour le centenaire de Si Muh U M’hand, le ministère de la Culture, en collaboration avec la Maison de culture Mouloud-Mammeri et l’association Si Muh U M’hand, ont organisé un colloque digne de ce grand de la poésie berbère, où des écrivains a contribué avec leur participation en communication où montages poétiques, à l’image de l’écrivain journaliste Ghobrini Mohamed, Boualem Rabia et beaucoup d’autres. L’occasion était propice et saisissable pour les parents du regretté Chabane, de participer avec les œuvres du défunt et de commémorer, comme il se doit, sa mort et, d’autre part, valoriser son travail artistique effectué durant toute sa courte carrière. L’édition “Ciné” a apporté une contribution considérable selon le frère de Chabane. “Ciné édition a pris en charge le montagne poétique sur un support musical et a assuré la production et la distribution de cette cassette”.Ce premier recueil de 11 poèmes, dont deux sont un hommage pour deux grandes figures de la lutte pour les droits et les libertés : Matoub Lounès et Rachid Tigzirine, victimes du terrorisme aveugle de la période noire et sanglante du pays.Pour le premier, le poète a surtout reconnu ses qualités humanitaires, sa générosité mais aussi sa rébellion, “être ou ne pas être”, “l’amazighité triomphera”. Pour le deuxième, il le pleure pour être d’une part le fils de son village, d’autre part pour les qualités de l’homme et ses engagements dans le combat pour les libertés et la démocratie. Chabane a touché à tous les sujets de sensibilité humaine : l’amour maternel, l’amour conjugal, les séquelles de l’amour trahi ou les séparations détestées. Les poèmes lus par son frère Kaci nous font découvrir un poète plein de talent, il joue des mots à vous faire vivre le sujet décrit ou l’èvénement raconté, il dénonce l’hypocrisie d’un ton rageur et prône la vérité amère au mensonge délicieux. Sa révolte va vers ceux qui voient en lui le malade et non la personne ou l’artiste. Comme nous le savions, il avait une insuffisance rénale, une maladie qui a eu raison sur le potentiel d’espoirs et du courage qui l’animaient.Le frère du poète, Dr Oulamara Idir, que nous avons croisé à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri, nous a déclaré : “Chabane a laissé un recueil important de poésies et nous ferons en sorte que ce travail soit transmis aux autres et ainsi permettre à notre frère de contribuer à l’édification de notre chère culture”.Matoub Lounès l’a si bien dit un jour : “Un poète peut-il mourir ?”

Aït Mouloud

Partager