Vandalisme ! Des dizaines de tombes ont été vandalisées dans la nuit de jeudi à vendredi au cimetière anglais d’Oued Ghir, à environ 15 kilomètres au Sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa. Les auteurs de cet acte, qui ne sont pas encore identifiés, sont activement recherchés par les services de sécurité. Néanmoins, cette profanation a suscité l’indignation de la population locale, après la découverte de dizaines de pierres tombales brisées et mises à terre ! Un acte qualifié par d’aucuns de «barbare». «Inacceptable et honteux ! Le cimetière des Anglais vandalisé à Oued Ghir. Pourquoi et qui est derrière cet acte barbare et criminel ?», s’interroge Saïd Salhi, vice-président de la LADDH, estimant que «s’attaquer aux morts est un crime et c’est le comble de la barbarie.» Pour lui, les services habilités en charge de l’affaire doivent identifier et démasquer les auteurs et les commanditaires de cet acte, lesquels, insiste-t-il, «doivent répondre de leurs actes conformément à la loi.» Il est à signaler que les portes du cimetière anglais d’Oued Ghir demeurent à longueur de journée ouvertes, donc possible de les visiter en tout temps. Selon l’ambassade de la Grande Bretagne en Algérie, «le registre du cimetière et les livres des visiteurs ne sont toutefois pas disponibles en dehors des heures de travail des jardiniers, du samedi au mercredi de 7h à 12h et de 13h à 16h.» Le cimetière anglais d’Oued Ghir est parfaitement entretenu par un vieux jardinier de la localité, engagé à cet effet par les services de l’ambassade de Grande Bretagne. Ces toutes dernières années, des centaines de descendants de pieds-noirs ont fait le voyage dans la wilaya de Béjaïa pour se recueillir sur les tombes de leurs ancêtres. Des mesures ont été prises à l’occasion pour restaurer et embellir ces lieux de mémoire et de contemplation. Le cimetière de guerre d’Oued Ghir (ex-La Réunion) contient 211 sépultures du Commonwealth de la Seconde Guerre mondiale. Ces lieux qui comptent beaucoup pour la mémoire collective reçoivent des «pèlerins» venant, parfois, de très loin pour se recueillir sur les tombes des leurs. Aux quatre coins de la wilaya de Béjaïa, les cimetières chrétiens sont devenus des dépotoirs où les ordures sont jetées un peu partout. Des endroits, pour résumer, à ne pas visiter. Dans l’espace urbain, les cimetières sont placés sous la tutelle des mairies qui se chargent de l’entretien et de la réparation des clôtures d’enceinte, en cas de besoin. L’APC de Béjaïa, par exemple, a sous sa tutelle deux principaux cimetières, à savoir celui de Sidi Ahmed Amokrane et celui mitoyen de Dar Nacer. À noter que les vieux cimetières, parfois sérieusement dégradés par les intempéries, attendent d’être réparés. Dans les villages les plus reculés comme dans les villes, le temps a fait son œuvre dans les cimetières des années 1940, 1950 ou même 1960. C’est le cas de le dire aussi pour les ossuaires chrétiens à Sidi Aïch ou à de Kherrata, que les intempéries ont sérieusement affectés.
D. S.