En l’espace de quelques semaines, le poulet est passé d’un prix préjudiciable au producteur à celui d’invraisemblable pour le consommateur. Les prix ont fait, le moins qu’on puisse dire, un énorme bond, en un laps de temps record, notamment durant la période qui a suivi le mois de Ramadhan. La situation demeure toujours instable, ce que le DSA de Tizi-Ouzou explique par le fait que le marché obéit à la loi de l’offre et de la demande. Le déséquilibre production/ offre, influe directement sur le prix du poulet. Le responsable notera que des orientations ont été données, lors de la dernière réunion avec le ministre, pour l’installation de conseils professionnels pour la filière avicole. L’objectif «est de lever toutes les contraintes existantes dans la production et dans tous ses segments». Il fera savoir que «le déséquilibre constaté, les producteurs évitent de produire du poulet, dans les périodes de chaleur. Ils évitent parce qu’ils trouvent que les facteurs de production sont plus coûteux que la production elle-même». Le rôle de l’Etat, précise notre interlocuteur, intervient au niveau «de la régulation des viandes, avec les chambres froides, l’Etat est là pour réguler ». Le défi réel, selon le DSA, est «comment produire plus à moindre coût les poussins, durant ces périodes de chaleur qui coïncident aussi avec la période de la grande consommation». Cette question, fait encore savoir le DSA, «a été discuté samedi dernier avec le ministre. La solution est de pouvoir produire, livrer et stocker pendant cette période. On ne peut évidemment pas forcer les gens à produire, mais on peut les forcer à stocker avec l’aide financière de l’Etat». C’est le même principe que pour la pomme de terre, illustre le responsable. Pour le DSA, il faut profiter des périodes de grandes productions, pour stocker le poulet et le ressortir en été (juin, juillet et aout). Avec l’organisation de la filière, dit-t-il, «on pourra atteindre l’objectif de réguler le marché, néanmoins, cela ne permettra pas de se débarrasser des spéculateurs». Les services agricoles misent sur «les gens sérieux» pour parvenir aux objectifs cités. Notons que le ministre de l’Agriculture, du développement rural et de la pêche, Abdelkader Bouazghi, a indiqué que la production nationale en viande blanche a connu une évolution considérable en 2017, atteignant 5,3 millions de quintaux contre 2,092 en 2009. Soit une augmentation de 153%. «La filière avicole, dominée à 90 % par le secteur privé, a connu en moins d’une décennie, un bond significatif avec une richesse animale considérable de 240 millions de poulet de chair et de dinde», a estimé le ministre. «La production d’œufs de consommation a connu la même tendance haussière durant la même période, passant à 6,6 milliards d’unités produites en 2017, contre 3,8 unités en 2009», selon le ministre. En termes de valeur, la production avicole a connu une hausse substantielle de 184 % atteignant 155,5 milliards de dinars, contre 54,8 milliards de dinars en 2009. Dans la wilaya de Tizi-Ouzou, l’aviculture chair (poussins) est estimé à 9596 610 sujets, pour 707 163 pour l’aviculture ponte. Le nombre de poulaillers chair est de 2985 pour une capacité de 6 256 860 sujets/heure. Pour ce qui est des poulaillers-ponte, ils sont au nombre 273 pour une capacité de 1 281 960. Les abattoirs avicoles sont au nombre de six, pour une capacité de 9 200. A signaler que l’aviculture est pratiquée au niveau de 1 322 communes à travers le territoire national. Elle génère plus de 500 000 postes d’emploi. Le quart de la production, soit 1,6 million millions de quintaux, provient de quatre wilayas réputées par leur vocation avicole, à savoir Batna, Sétif, Bouira et Médéa, fera savoir le ministre, affirmant que l’Algérie n’importe plus de viande blanche depuis 2000.
Kamela Haddoum.