Les rencontres initiées par le ministère de l’éducation avec les syndicats et représentants des enseignants ne semblent pas, outre mesure, désamorcer le conflit qui perdure depuis plus de deux ans. La coordination de l’intersyndicale de l’éducation nationale, regroupant le SATEF, le CLA, le CNAPEST et le SETE –Bejaîa, entêtée, a décidé de paralyser une fois de plus les écoles et de maintenir la pression. Ainsi, elle a décrété une grève de deux jours pour les 23 et 24 avril prochains, ponctuée d’un rassemblement le deuxième jour à 12 heures devant le siège du ministère de l’Education nationale. Cette décision qui a découlé de la réunion de l’intersyndicale tenue avant-hier à Tizi-Ouzou au siège du SATEF est justifiée par le fait que le dialogue engagé par le département de Benbouzid est « vide de tout contenu concret ». En effet, Lamdani du CNAPEST a souligné que par cette action « l’intersyndicale veut attirer l’attention du ministre en lui soulignant que les premiers pourparlers n’ont rien apporté de nouveau solutionnant le problème des enseignants ». L’intersyndicale déplore le refus du ministère de lui ouvrir les portes des négociations en tant qu’organisation et de débattre la plate-forme de revendications pour laquelle l’ensemble des travailleurs se sont, rappelons-le, mobilisés lors des deux dernières grèves intervenues les 15 et 16 janvier et les 19, 20 et 21 février. Dans le communiqué parvenu à notre rédaction, l’intersyndicale estime que « contrairement aux affirmations du ministère, la question de l’augmentation des salaires et la revalorisation des statuts particuliers ne saurait être tranchée dans le cadre étroit de la tripartite, réceptacle du mécontentement social, mais devrait faire l’objet d’une négociation sectorielle ». Du coup, l’intersyndicale s’insurge sur « l’exclusion du SETE-Bejaia des contacts préliminaires ». Ceci est interprété comme « une manœuvre de division » qui vise selon les syndicalistes « à affaiblir la capacité exceptionnelle de l’intersyndicale, partie essentielle du conflit dans l’éducation ». Tout en interpellant les travailleurs de l’éducation à se mobiliser et être au rendez-vous, les initiateurs de la grève menacent leur tutelle de radicaliser leur mouvement de protestation. « Au cas où le ministère n’ouvre pas les négociations, cette grève sera suivie par d’autres plus radicales dont la forme sera arrêtée en concertation avec la base ». Cela étant dit, en cas de non-satisfaction, les examens de fin d’année, Bac et BEF, risquent d’être compromis. Et dans tous les cas de figure, c’est l’élève qui sera pénalisé et perturbé.
Wassila Ould Hamouda
