Les raisons d’une intenable crise d’eau

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La commune d’Afir, à une soixantaine de kilomètres à l’extrême Est du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès, a connu cet été une crise d’eau intenable.

Rien ne prédit l’amélioration de l’alimentation à l’avenir, malgré l’arrivée de la saison des pluies. La population locale craint donc de revivre, cet hiver, le même calvaire des pénuries d’eau que celui de l’été. Tous les ingrédients d’une pénurie chronique sont là. Les infrastructures hydrauliques installées depuis plusieurs années pour l’alimentation de ladite localité n’ont pas la capacité de répondre aux besoins grandissants en eau potable de la population. Le jeune P/APC d’Afir M.Sofiane Oumellal, nous explique que la solution du problème de pénurie dans sa commune commence par la rénovation des réseaux et conduite d’eau et le relancement des projets à l’arrêt depuis plusieurs années. «Les conduites du réseau d’eau sont d’un faible diamètre et la capacité des réservoirs ne répond pas aux besoins de la population en constante évolution», nous dira-t-il. « Nous sommes alimentés depuis les deux forages d’Oued Sébaou qui traverse la localité d’Ouled Hmida d’une longueur de 7 kms avec un faible débit de 250 de diamètre. Ces conduites doivent être rénovées avec du grand débit. L’opération coûtera près de 7 milliards de centimes, et l’APC n’a pas les moyens financiers pour les réaliser », affirme notre interlocuteur. «Nous avons pu lancer des travaux de rénovation sur 1300 mètres d’un projet datant de 2017 sur la conduite de Ben Hamza, mais nous ne pouvons pas y accéder en raison des champs agricoles», tempête-il avant d’expliquer que les travaux doivent être entamés manuellement car les engins ne peuvent avoir accès. Outre cela, les oppositions de propriétaires terriens a bloqué plusieurs projets dont celui devant alimenter Azrou depuis la conduite de Ben Hamza. Le projet d’alimentation en eau à partir de la SPET Taksebt est toujours en suspens. Des propriétaires terriens ont refusé le passage de la conduite sur leurs terres situées à Ben Hamza. «Ces propriétaires terriens ont été indemnisés mais ils continuent toujours de bloquer les travaux. On a même recruté certains d’entre eux, mais en vain. Les deux réservoirs sont réalisés ainsi que la station de pompage en contre partie son équipement tarde à venir», explique le P/APC. Du côté des villages Ain Zaouia et Oumadhi, les conduites nécessitent une rénovation. «Ces réseaux pompent près de 2000 m3/j. Ce qui est insuffisant pour couvrir les besoins de la population, notamment en été. L’arrivée des eaux de la station de dessalement de Cap Djenet n’a pas résout le problème. Nous recevons près de 3000 m3/j au niveau du réservoir de Thouabet qui alimente le chef-lieu et la nouvelle ville. C’est toujours insuffisant, car les réservoirs du chef-lieu sont petits et ne peuvent pas contenir plus d’eau», résume-t-il avant d’enchaîner «Nous avons demandé des autorités de wilaya d’inscrire des opérations comme la réalisation de stations de pompages à Thouabet au profit de notre commune dans le cadre du programme d’urgence des 80 milliards DA». Par ailleurs, les réservoirs des villages Thilzazine, Ioulaichen et Alma Ouamen sont à rénover.

Y. Z.

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