Ces repas froids qu’appréhendent les étudiants

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Après plus de deux mois et demi de vacances, des centaines d’étudiants regagnent les rangs de l’université «Akli Mohand Oulhadj» de Bouira. Pour certains, c’est la période des rattrapages, tandis que les autres font leurs inscriptions universitaires pour l’année en cours. Les plus chanceux de ces derniers retournent chez eux, en fin de journée, tandis que les autres doivent supporter «des conditions d’hébergement qui demeurent très moyennes ». En effet, après plus d’une semaine de l’ouverture des cités universitaires, les employés chargés de la propreté ainsi que ceux des restaurants universitaires, ne semblent pas pressés de regagner leurs postes de travail, pour accueillir les étudiants en cette période «stressante». «Je suis étudiante en économie, on a commencé les examens de rattrapage il y a de cela plusieurs jours. C’est vrai que nous avons accès aux chambres du moment que deux cités universitaires sont ouvertes, mais sans plus. Les services manquent cruellement. L’autre jour d’ailleurs, il faisait froid et il pleuvait, et revenus de l’examen affamés et fatigués, on nous a servi du pain et quelques portions de fromage en guise de diner ! Le matin, le restaurant n’est même pas ouvert, et nous sommes obligés d’acheter des sandwichs au foyer ou de l’extérieur !», a déploré une jeune étudiante. Des repas froids en ces temps de troubles climatiques, sont les seuls servis à ces étudiants chaque soir dans les résidences, malgré le besoin d’énergie pour vaincre le stress omniprésent des examens de rattrapage. «Il n’y a pas du tout d’égalité des chances, certains ont le droit au confort et aux repas équilibrés ainsi qu’à la propreté chez eux et d’autres comme nous, subissent chaque jour la négligence des œuvres universitaires», a ajouté un autre étudiant. Ces conditions sont le lot des étudiants résidents en ces jours, et tous pointent du doigt les œuvres universitaires et leur «professionnalisme». Par ailleurs, d’autres étudiants ont mis le point sur certains privilèges dont bénéficieraient les membres des organisations estudiantines qu’ils estiment injustes envers ceux qu’elles représentent. «Je ne suis pas le seul à le dire, c’est l’avis de tous les étudiants. Ces organisations ne nous représentent pas du tout. Leurs membres ne cherchent que leurs propres intérêts. Il suffit de la file d’attente du restaurant de la cité universitaire pour le savoir, ils passent avant tout le monde et sans aucune raison. Nous ne voulons plus être représentés par ce genre d’individus », a déclaré un jeune étudiant du département de langue française. En attendant que les responsables de la direction des œuvres universitaires daignent réagir, il leur faudra s’armer de courage et de patience.

Sarah Madani

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