La dénomination diffère d’une commune à une autre, tantôt “Oued Aghbalou” en amont, tantôt “Oued de Tiksiridène” en aval, la rivière découle des hautes montagnes de Djurdjura et traverse les deux communes d’Aghbalou et de Chorfa, pour enfin rejoindre la grande rivière de “la Soummam”, et jamais auparavant elle n’a enregistré un niveau aussi haut de ses eaux, car ces derniers jours, c’est un cours d’eau en furie que l’on peut apercevoir tout au long des localités qu’il traverse. En effet, la vitesse de la circulation des eaux a redoublé d’intensité et le débit a proportionnellement augmenté, et ce éventuellement, à cause de fonte de la neige en haute montagne avec le retour du soleil, par conséquent, la rivière a tout emporté sur son passage et elle a éventuellement endommagé beaucoup de terrains se trouvant sur ses deux rives, provoquant ainsi des glissements. Cependant, comme ce cours d’eau est la principale source d’eau potable qui alimente la localité de Takerboust, on a constaté cette semaine, une eau sale et boueuse couler aussitôt des robinets, mais initialement c’était prévu qu’on achemine l’eau de plusieurs sources se trouvant en montagne, et non pas l’eau de rivière en l’absence d’une station d’épuration et d’un château d’eau près de la rivière. La population court encore le risque de contracter des maladies comme la typhoïde, malgré les immenses quantités de l’eau de javel que les services des eaux y rajoutent et qui ne serviront pas à grand chose, car des millions de parasites et de bactéries viennent s’y loger dans la rivière au printemps et probablement à l’approche de l’été (saison de prolifération). Il se trouve également que le puits servant de réservoir des eaux est situé en pleine nature, et ne dispose pas de protection ou de couvercle, de même que pour les cours d’eaux auquels des bêtes sauvages ou domestiques ainsi que des humains peuvent y accéder facilement. Enfin, les eaux des oueds peuvent évidemment être utiles pour l’irrigation de centaines d’hectares de terres agricoles et ce, seulement si ces importantes quantités d’eau sont récupérées dans un barrage d’eau auquel les autorités ont déjà songé, mais en réalité ce projet est utopique et de l’ordre de l’imaginaire. Et pour ce qui est de l’eau potable, le recours aux sources naturelles existant en montagne est plus qu’indispensable, comme c’était le cas jadis et partout dans les montagnes kabyles.
Djamel M.
