Depuis la semaine dernière, les jeunes de la cité du marché, l’une des plus sales de la ville de Draâ El-Mizan, parce que des détritus sont jetés non seulement par les résidents mais aussi par les marchands du marché des fruits et légumes, ont décidé d’en finir avec toutes ces saletés. L’opération de nettoyage s’est poursuivie, avant-hier, avec la mobilisation d’autres résidents. «Nous n’attendons pas que les autorités viennent nettoyer notre cité. Nous avons pris l’initiative et ce sont tous les résidents qui se sont joints à notre action. D’ailleurs, même l’un d’eux a loué un engin pour débarrasser les monticules d’ordures que nous avons ramassés», nous confie un jeune volontaire rencontré sur les lieux, en train de s’attaquer à tous les points noirs entourant leur cité. Et à un autre de dire: «C’est une action prise volontairement par les jeunes. Nous n’avons aucunement sollicité les autorités locales. En tout cas, nous sommes décidés à donner à notre cité une belle image. D’ailleurs, en plus du nettoyage, nous avons étalé du gravier dans la cour et dans les nids-de poule qui parsèment les entrées aux immeubles. Nous avons, comme vous le voyez, planté des plantes d’ornement».Ce qui endure la vie aux habitants de « l’immeuble bleu » du marché, est la situation déplorable dans laquelle se trouvent les 85 locaux commerciaux. «Ils sont à l’abandon. En tout cas, nous avons décidé de fermer les portes d’entrée principales vers ces locaux. Ce sont des endroits que fréquentent les laissés-pour-compte et ils sont aussi devenus des urinoirs. Toutes les promesses données par les autorités locales et les responsables de l’agence foncière de Boghni qui se sont déplacés sur les lieux à maintes reprises, n’ont pas été respectées. Qu’attendent leurs bénéficiaires pour les récupérer et les exploiter?», s’interroge un autre intervenant. A ce sujet, les acquéreurs des douze logements sis dans cet immeuble, saisissent l’occasion d’interpeller pour une énième fois tous les responsables concernés, afin d’y remettre de l’ordre parce que ces locaux constituent une poche noire dont les conséquences sur la santé et la sécurité des résidents ne seront que fâcheuses. «Comment des maladies tel le choléra ne pourront pas se propager dans un milieu insalubre comme celui-ci?», se demande un autre jeune volontaire. La sonnette d’alarme est tirée parce qu’il ne faudra pas attendre que l’irréparable se produise pour enfin faire semblant de s’intéresser au problème. Et les nombreux cas qui ont défraient l’actualité ces derniers temps ne peuvent être que des exemples à méditer (pollution de sources d’eau, apparition du choléra, inondations…).
Amar Ouramdane
