La rentrée sur les chapeaux de roues

Partager

Deux semaines après la rentrée universitaires, les cours n’ont toujours pas débuté à l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira.

Pour meubler les journées qu’ils passent sur les lieux, les étudiants s’installent dans les cours des instituts et autres espaces verts et s’occupent comme ils peuvent. Si certains passent des heures à discuter et échanger, d’autres profitent pour écouter de la musique, visionner des vidéos et surfer sur internet. Tous les coins et recoins du campus universitaire sont donc pris d’assaut par des étudiants qui viennent chaque jour s’enquérir de l’évolution de la situation. Effectivement, une grande foule d’étudiants débarque chaque matin espérant ainsi entamer les cours programmés pour cette année, mais après de longues heures d’attente et de patience ils finissent par déserter les lieux en espérant que le lendemain tout revienne à la normale. Entre temps les nouveaux bacheliers se plaignent des absences fréquentes de la majorité des enseignants. Un état de fait que beaucoup qualifient de déplorable. «Je suis vraiment déçue de l’ambiance à l’université. Je n’aurais jamais cru que ça soit aussi fatigant autant moralement que physiquement. Nous nous déplaçons chaque matin au niveau de l’université mais les professeurs n’en font qu’à leur tête. Certains viennent assurer leurs cours, d’autres pas. Et nous on nous mobilise ici pour toute la journée. Nous perdons la plus grande partie de notre temps à attendre ici et c’est inadmissible», affirme une étudiante rencontrée au niveau du département de langue française. Il est utile de préciser que l’administration de l’université a opté pour le 16 septembre comme date officielle pour la reprise des cours. Mais à l’heure actuelle, certains enseignants ne semblent pas être prêts à reprendre le travail. Une situation qui agace les étudiants qui se demandent combien cette situation va encore durer. Par ailleurs, les professeurs ne sont pas les seuls responsables de cette situation dont souffre actuellement l’université. D’après une source proche de l’administration, les étudiants en sont aussi responsables. Car beaucoup d’étudiants préfèrent se balader entre les départements ou encore jouer de la musique au sein de l’université au lieu de rejoindre les salles de classe et d’assister aux cours dont certains ont d’ores et déjà débuté. «Nous sommes une infime minorité à penser que l’université est un endroit réservé avant tout aux études. Pour beaucoup d’étudiants, être universitaire c’est être libre de faire et d’agir comme bon leur semble alors qu’il y a une organisation. Il y a un temps pour tout, aussi bien pour les études que pour les loisirs», a ajouté une étudiante au département de langue arabe. Tandis que certains étudiants se plaignent de l’absence des professeurs, certains professeurs quant à eux dénoncent le «Non-sérieux» de certains étudiants souvent portés absents lors des cours magistraux ainsi que les TD. «C’est facile d’en vouloir aux professeurs quand on est étudiant. Mais voyons la vérité en face, au lieu d’avoir un amphi au minimum à moitié plein, on se retrouve chaque jour à exposer le cours à une cinquantaine d’étudiants pour une section de 200», a déclaré un professeur à l’université. En attendant que les jours à venir soient meilleurs qu’ils ne le sont actuellement… «L’anarchie» continue à régner au sein de l’université.

Sarah Madani

Partager