Une réunion a regroupé, la semaine dernière, l'exécutif communal d’Azazga et les représentants des comités de villages et de cités ainsi que le mouvement associatif.
D’emblée, le maire, Mohand-Amokrane Benadji, a tenu à expliquer les objectifs de cette rencontre, en indiquant qu’elle vise à «informer les responsables des villages et des cités que dans le cadre du budget supplémentaire de cette année, on a mis à la disposition des villages des matériaux de construction pour la réalisation de divers projets comme l’assainissement, bétonnage des routes et autres réalisation de caniveaux. En contrepartie, les citoyens doivent s’impliquer dans la réalisation de ces œuvres en assurant la main d’œuvre avec l’assistance technique des services de l’APC pour que les travaux soient faits dans les normes». En termes clairs, si un quartier ou un village a besoin d’un caniveau par exemple, la mairie offre les matériaux de construction, mais c’est aux gens du quartier ou du village de réaliser l’œuvre, de leurs propres mains. Pour cette opération, un budget de quatre millions de dinars a été voté. Un autre programme inscrit dans le budget supplémentaire, doté d’une cagnotte d’un million de dinars, est l’extension de l’électrification et du gaz. Le maire affirme sur ce point, «nous allons contribuer à hauteur de 30% pour tous travaux d’extension du réseau électrique ou de gaz, que ce soit individuels ou collectifs. Tout citoyen ou quartier qui veut un raccordement au réseau électrique ou de gaz, va nous ramener la facture de l’opération, et l’APC en payera 30%». Sur les sommes accordées à ces projets, M. Bennadji reconnaît que ce sont des sommes dérisoires, mais elles ne concernent que les trois mois restants de cette année. Cette réunion a été mise à profit pour aborder certaines questions épineuses et les moyens de les résoudre. Un consensus s’est dégagé pour la création d’un conseil consultatif de la société civile, qui devrait travailler de concert avec l’exécutif communal pour dénouer certains problèmes, surtout se rapportant aux différentes oppositions de la population à certains projets, oppositions dues généralement à des appréhensions, des incompréhensions et au manque de communication et de pédagogie. Deux points importants ont été soulevés lors du ce débat, à savoir les 2 300 logements AADL prévus dans l’enceinte de la future zone industrielle, et le projet d’un méga complexe de valorisation des déchets.
Un complexe de valorisation des déchets
Le premier projet a connu un débat houleux sur lequel même la majorité communale reste divisée. Si le maire a réitéré sa position favorable à sa réalisation prétextant qu’il ne peut s’opposer à un projet d’État, d’autres élus, dont certains membres de l’exécutif communal, ont exprimé leur désapprobation. Les membres de comité du village d’Azazga, quant à eux, restent fermes dans leurs oppositions à ce projet qu’ils appellent «les logements de la discorde». Pour eux, ce projet compromettrait la réalisation de la ZAC. Cette ZAC serait, à leurs yeux, la locomotive du développement de toute la région, et qui ne manquera pas de générer des richesses et des rentrées fiscales et parafiscales importantes, contrairement à ces logements qui aggraveraient une situation déjà peu réjouissante de manque d’infrastructures d’accompagnement. Même la nouvelle-ville d’Imlel, avec plus de 3 000 logements toutes formules confondues et une population avoisinant les 15 000 âmes, constituera un épineux problème dans les années à venir, si les infrastructures d’accompagnement ne suivent pas. L’autre projet important discuté de manière très passionnée, est le complexe de valorisation des déchets, présenté par un investisseur local. Selon la présidente de la commission hygiène et environnement, Mme. Hamdous : «Ce projet qui pourra traiter jusqu’à 2 300 tonnes de déchets par jour est une aubaine pour la commune. Cet investisseur a réalisé une usine similaire à Akbou, que nous avons visitée. C’est la solution idoine pour résoudre l’épineux problème des déchets ménagers. Ce projet a eu l’aval du wali et n’attend que le dégagement d’une assiette de terrain de 10 ha». Ce projet rencontre certaines oppositions car les gens sont craintifs. Des solutions alternatives sont à l’étude comme la possibilité de scinder ce projet en trois lots pour les difficultés de trouver une assiette de 10 ha. Ce promoteur s’engage à résoudre définitivement le problème du ramassage des ordures et leur traitement d’une manière écologique. L’usine qu’il compte installer à Azazga est similaire à celle de la ville de Lyon en France, et une autre projetée à Dubaï avec ses partenaires étrangers. Un complexe moderne de tri, de recyclage et l’incinération qui devrait employer plus de 400 ouvriers, avec à la clé une école de formation dans les métiers de l’environnement. Plusieurs intervenants ont mis l’accent sur la communication et la pédagogie pour surmonter les difficultés en préconisant des sorties pédagogiques sur le site d’Akbou pour convaincre les récalcitrants.
M. I. B