Les défis de la sécurité alimentaire

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La problématique de la sécurité alimentaire est posée pour cette 25e journée nationale de vulgarisation agricole à Bouira. Une gageure que les pouvoirs publics, notamment le ministère de tutelle, compte relever.

Comme chaque 1er octobre, la DSA de Bouira célèbre à partir d’aujourd’hui la 25ème édition de la journée nationale de vulgarisation agricole. Une journée de vulgarisation qui sera présente à travers l’ensemble du territoire de la wilaya sous le slogan «Cultiver aujourd’hui pour garantir la sécurité alimentaire de demain et agir pour l’avenir». Ainsi, dans plusieurs subdivisions agricoles de la wilaya de Bouira, débutent les festivités avec des expositions de produits agricoles spécifiques à chaque région, ainsi qu’un programme de communication. Au chef-lieu de la wilaya, c’est la CASAP qui accueillera les festivités qui se dérouleront en parallèle à Bordj Okhriss, à Haizer, Bir Ghbalou, Ain Bessem, Souk Lekhmis et Dirah. Les autres localités ne seront pas en reste, car tout au long de la première quinzaine du mois d’octobre, plusieurs manifestations seront organisées pour célébrer cette journée nationale de vulgarisation agricole. Sont conviés à titre de partenaires liés à cet événement, les services des forêts, la profession c’est-à-dire les agriculteurs, les CFPA, les instituts agricoles avec leurs experts qui donneront des communications sur des thèmes bien précis. Il s’agit là selon les services de la DSA de Bouira, de festivités sous forme de foires avec des expositions de produits des agriculteurs de la région. Pour la chargée de communication auprès de la DSA de Bouira, Mme Kerkoud, il s’agit là d’inciter les agriculteurs à faire preuve de plus de professionnalisme : «Beaucoup de personnes vivent en milieu rural et l’objectif est d’inciter l’agriculteur à devenir professionnel car nous avons vu que l’agriculteur travaille occasionnellement. Je m’explique, par exemple, un agriculteur peut investir dans l’aviculture en le faisant de manière saisonnière alors qu’il faut qu’il planifie son activité pour parvenir à l’autosuffisance mais aussi pour envisager l’exportation. Nous sommes arrivés à un stade où les agriculteurs doivent penser à l’exportation des produits. Ils peuvent également réfléchir à un partenariat avec des investisseurs s’ils disposent de terres qu’ils ne peuvent pas exploiter correctement, en optimisant leurs rendements. Pour justement parvenir à ce résultat, l’agriculteur doit suivre des formations afin devenir un partenaire économique du pays. Il doit prendre connaissance des produits demandés sur le marché. Par exemple, il ne va pas produire de la pomme de terre juste pour faire de la pomme de terre, mais plutôt pour apporter une valeur ajoutée à sa production en se fixant des objectifs à atteindre chaque année et pour chaque saison. Il doit savoir à quel prix ses produits s’écouleront sur le marché et venir en appoint à une carence constatée dans la filière dans laquelle il exerce.

«Agir pour l’avenir»

Cette planification est nécessaire pour développer le créneau dans lequel il exerce. C’est cette mentalité que doit adopter l’agriculteur», détaille Mme Kerkoud. Agir pour l’avenir est le thème adopté par le Ministère de l’Agriculture qui exige à ce que les petits exploitants agricoles adoptent de nouvelles pratiques pour développer le secteur pour accroitre le rendement, la productivité et leurs revenus. Une approche soucieuse de l’environnement qui tire parti du pouvoir de l’innovation technologique créant des opportunités d’emploi stables et gratifiantes est préconisée pour assurer la résilience des communautés rurales. Pour la chargée de communication de la DSA de Bouira, la tâche n’est pas insurmontable, même si les chiffres de l’OMS démontrent que la pauvreté touche 815 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde avec 60% de femmes, et 80% vivant en milieu rural, cela à cause des changements climatiques. «Nous disposons au niveau de la DSA d’un bureau chargé de la formation dans le cadre du Programme de Renforcement des Capacités Humaines et Appui Technique (PERCHAT). Pour l’exercice de l’année 2017-2018 du mois d’octobre au mois de juin, plus de 500 agriculteurs ont été formés ainsi que 65 cadres, dont 40 ex délégués agricoles affectés au niveau des APC, qui s’appellent désormais les conseillers agricoles. Ces derniers sont en contact permanent avec les agriculteurs. Ce programme du Ministère de l’Agriculture a été entamé dans les années 2000 avec les subventions de l’État pour des formations gratuites au profit des agriculteurs, mais également pour les cadres des services agricoles. Ces formations s’étalent toute l’année et se déroulent au niveau des centres de formation rattachés aux services de l’agriculture, des CFPA et des instituts agricoles. Des formations qui se tiennent au niveau de la wilaya de Bouira et même hors wilaya. Chaque formation accueille entre 10 et 50 agriculteurs, et ces derniers peuvent proposer des thèmes qui seront sujet à des formations selon le besoin exprimé. L’agriculteur se rend au niveau de la subdivision de sa circonscription ou auprès du conseiller agricole de sa commune et lui demande à suivre une formation spécifique. Ces formations sont sanctionnées de diplômes et attestations qu’ils peuvent faire valoir auprès des établissements bancaires s’ils veulent débloquer des crédits. Les formations se font également sur des sites de démonstration pour les agriculteurs qui ne peuvent pas se déplacer. Des démonstrations pour exposer les variétés d’une semence, pour informer sur les techniques de la taille des arbres et autres conseils. Généralement ce sont des agriculteurs eux-mêmes qui proposent leurs terrains pour servir de site de démonstration ou alors également les fermes pilotes qui peuvent accueillir des agriculteurs voulant acquérir une formation dans le domaine», indique Mme Kerkoud. Par ailleurs, les services de la DSA annoncent la préparation d’un programme visant à célébrer comme chaque 16 octobre, la journée mondiale de l’alimentation avec comme slogan «La faim zéro en 2030».

Hafidh Bessaoudi

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