La décharge sauvage de Tizgui déborde

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L’environnement est en danger au village Aït Abdelmoumène relevant de la commune de Tizi N’Tléta, au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou,

Les dépotoirs, les points de chute des ordures ménagères, les décharges sauvages, le foisonnement des déchets, les rejets à ciel ouvert sont monnaie courante. L’APC, la daïra, les services concernés de l’environnement, des forêts ou toutes autres autorités n’interviennent visiblement quasiment pas. La collecte des ordures ménagères est réduite à sa plus simple expression, une rotation par semaine sur les axes principaux. À Tizgui, limite territoriale entre la commune de Tizi N’Tleta et celle de Béni Douala, se trouve l’innommable et la honte ; une décharge sauvage qui grossit de jour en jour et qui déborde sur la chaussée et la réduit de moitié. D’ailleurs, sur ce tronçon routier où s’amoncellent les déchets sur les deux côtés, la circulation est réduite à un sens unique. En ces lieux, la respiration devient pratiquement impossible. Il faut boucher ses narines pour éviter cette odeur d’un autre âge. Les deux APC assistent sans bouger le petit doigt pour venir au secours de dame nature et de la population qui risque gros. Cette laide décharge, au beau milieu de la forêt de Tizgui, l’unique poumon de la région, risque à long terme de mettre à mal toute cette verdure grand nature offerte généreusement par le divin. À l’intérieur de la forêt, le foisonnement des déchets, des bouteilles et cannettes vides, des sachets noirs, dû aux incivilités des uns et des autres met en péril la vie de cette forêt et des animaux qui y ont trouvé refuge. Les feux de forêts déclenchés par le passé, justement à cause de ce laisser-aller, aurait pu venir à bout de toute cette dense et sauvage forêt si ce n’est la vigilance de la Protection civile et de la population. À rappeler que la population villageoise encadrée par les associations environnementales et les comités de village ont à plusieurs reprises organisé des volontariats pour justement éliminer les décharges sauvages et la multiplication des ordures à travers tout le territoire du village, mais ces actions occasionnelles ne sont pas suffisantes pour venir à bout des décharges et des points de chute des ordures. Le constat est pareil sur l’ensemble du territoire du douar. Les dépotoirs occupent plusieurs coins à travers les quartiers. Les ordures s’entassent pendant des jours et pourrissent à ciel ouvert en attendant le passage de la benne tasseuse. Les nuées d’insectes, les animaux errants, les reptiles et les mauvaises odeurs sont au menu et parfois à proximité des établissements scolaires. Les rejets à ciel ouvert, dans les oueds et les fossés comme c’est le cas à Assamar, El Djama Bwadda, Tarqabt… ont fini par venir à bout des oiseaux, des animaux sauvages et des vergers autrefois producteurs de fruit et de légumes. Lila Hireche, présidente de l’association Imazighene environnement, a indiqué : «Les hommes libres ne vivent pas en milieu insalubre. Notre association s’attèle depuis des années à organiser les villages de Tizi-Ouzou afin de faire disparaitre les saletés. Nous focalisons nos efforts sur la création de cellule à travers l’ensemble des villages de notre wilaya pour venir au secours de l’environnement et sensibiliser la population». Hélas, l’objectif n’est pas encore atteint car le mouvement associatif ne jouit que de sa bonne volonté et cela n’est jamais suffisant, spécialement lorsque les pouvoirs publics détendeurs de gros moyens ne s’impliquent pas et ne semblent pas alertés par les cris de détresse de la nature et de ses amis. À ce rythme fait d’immobilisme et d’inertie, la décharge sauvage de Tizgui comme tant d’autres décharges à travers la wilaya, sont parties pour durer dans le temps et faire le maximum de dégâts.

Hocine T.

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