Bien que la lutte soit encore longue, la femme rurale en Algérie a fait du chemin comparativement aux ans précédents.
Les tabous qui la réduisaient à une simple femme au foyer se brisent, graduellement, l’un après l’autre, avec, en prime, une émancipation arrachée de «hautes» luttes contre le machisme. Aujourd’hui, elle a investi des domaines qui lui était jusqu’alors inaccessibles et qui ont fait d’elle une intervenante efficace sur laquelle on peut compter ! Et c’est à tout son honneur qu’une Journée internationale lui a été dédiée, laquelle coïncide avec le 15 octobre de chaque année. Lors de la célébration de cet événement, il est déduit, à travers l’ensemble des constats faits, que cette femme lutte encore pour s’affirmer et s’imposer encore dans la société, en bousculant les idées reçues. C’est le cas dans la commune de Tazmalt, localité rurale par excellence, où la tradition et les mœurs ne sont pas vraiment faciles à «transgresser», tant l’on n’y badine pas avec les valeurs morales ancestrales. Cependant, des avancées ont été enregistrées en faveur de la femme, notamment au foyer, qui a relevé le défi de s’émanciper professionnellement. «Être femme au foyer n’est guère facile. Elle (la femme) est comme enchaînée, ne pouvant pas évoluer à sa guise. Pour suivre une formation, il faudra des efforts infatigables pour convaincre son mari et son entourage familial», déplore une activiste dans le mouvement associatif féminin local. Toutefois, des tabous ont été brisés et des dizaines, voire des centaines, de femmes au foyer ont pu décrocher des attestations ou des diplômes, et ce grâce à la pugnacité des associations féminines qui ont réussi à contourner la fermeté de la tradition en disposant des formations dans leurs locaux. A juste titre, il y a l’association Tghri T’mattout (cri de la femme), basée à Tazmalt, laquelle mène une lutte implacable pour l’émancipation de la femme, rurale notamment. Cette association féminine a permis à des centaines de femmes d’obtenir des diplômes dans divers créneaux, comme la coiffure, la confection de gâteaux, la couture, la broderie, le macramé, le tissage traditionnel, etc. Ladite association dispense des formations en collaboration avec le CFPA de Tazmalt au CSP de la même ville. Grâce à ces initiatives, beaucoup de femmes issues du milieu rural ont ouvert des boutiques et travaillent à leur compte en bénéficiant de crédits, dans le cadre des dispositifs d’aide à l’emploi, comme l’ANGEM, l’ANSEJ et la CNAC. Pour la Journée mondiale de la femme rurale, l’association Tighri T’mattout a lancé, dimanche passé, une session de formation professionnelle au niveau du CSP. Pas moins de 240 femmes sont d’ores et déjà inscrites au niveau dudit CSP pour suivre les formations de leur choix.
Syphax Y.