Les travaux à pas de tortue !

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À l’instar des autres communes de la willaya de Béjaïa, Ighram, relevant de la daïra d’Akbou, enregistre un retard flagrant en termes de raccordement au réseau du gaz naturel.

Pourtant, un projet d’alimentation en cette énergie a été lancé au niveau de ladite localité en 2011. Mais le chantier est toujours en souffrance, en témoignent les 7% du taux d’avancement enregistrés 7 ans après le lancement du projet. En 2016, une seule partie d’un lot regroupant 250 foyers a été raccordée au gaz. Selon le P/APC d’Ighram, Hamidouche Madjid, les lieux-dits Azaghar, Adhassi, Ircène et le chef-lieu de la commune ont été alimentés en gaz de ville. Un taux jugé «faible» en prenant en compte le nombre global des foyers figurant dans l’étude préliminaire. En effet, seuls 250 foyers sur les 3 500 étudiés ont été raccordés au réseau, ce qui fait donc un taux de 7%. Après sept années de travaux, «le cas d’Ighram» reflète, par excellence, le faible taux de couverture en matière de gaz naturel. La wilaya est classée, faut-il le noter, la dernière à l’échelle nationale avec un taux de 41 %. En cause, selon l’édile communal, le retard dans le payement des entreprises, dû à la conjoncture que traverse le pays. À noter que pour la réalisation de ce projet, cinq entreprises, réparties sur cinq lots, ont été engagées. Au village d’Ighram, à quelques encablures du chef-lieu, le constat est «amer». En effet, les travaux sont principalement terminés, mais les foyers ne sont pas encore alimentés. «Pratiquement tous les habitants ont réalisé les installations nécessaires à l’intérieur de leurs domiciles depuis 2016. Néanmoins, nous attendons toujours ce fameux combustible», confesse un habitant d’Ighram. Des compteurs y sont bien placés, mais les essais techniques effectués, avant toute mise en service, ont révélé des fuites. «Ces tests ne devraient logiquement pas durer deux ans !», fulmine un autre habitant. «L’ouverture des vannes de gaz pour cette partie interviendra incessamment», rassure, de son côté, le premier magistrat de la commune. Dans les autres versants, notamment sur les hauteurs de la commune d’Ighram, les travaux avancent aussi laborieusement. Au lot regroupant les villages Ath Aâmer Ouzeguène, Iâamourène, Thazaghart et Thighilt Makhlouf, les travaux sont à l’arrêt. Les villageois de ces patelins, culminant 800 m d’altitude, devront prendre leur mal en patience puisque le gaz n’arrivera pas cette année. «L’entreprise intervenant au niveau de ce lot a été mise en demeure», apprend-on de M. Hamidouche. Cette dernière ne serait pas en mesure de reprendre les travaux. En revanche, au lot Taslent, Ath Sellam et L’mechta, les travaux touchent leur phase finale. Idem pour les villages Ighil Nacer, Elmaouegunen et Tizi Maâli, où le chantier est achevé, selon notre interlocuteur. Pour une commune composée de 14 villages, rurale et montagneuse, et où la pluviométrie, le froid glacial et la neige persistent longtemps, l’approvisionnement en bonbonnes de gaz s’apparente, à chaque saison hivernale, à un parcours de combattant.

Menad Chalal

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