Pourquoi cache-t-on l’épidémie ?

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La fièvre aphteuse sévit depuis le 30 septembre dernier, à travers le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou.

Les régions touchées sont Azazga, Ouadhias, Assi Youcef et Ait Oumalou. A Ouadhias, neuf cas ont été enregistrés, à Ait Oumalou trois bêtes malades sont recensées, à Azazga ce sont 21 bêtes abattues et à Assi Youcef, pas moins de vingt cas. Le comble dans cette affaire est que les autorités concernées gardent le silence au lieu de donner l’alerte. Même les éleveurs concernés n’ont même pas été avisés d’abattre les bêtes malades. Sachant que la maladie est incurable en l’absence d’un traitement. La seule solution pour éviter la propagation de la maladie est l’abattage systématique des bêtes atteintes. Les éleveurs concernés ne savent plus à quelle autorité s’adresser pour pouvoir abattre leurs vaches et bénéficier de la prise en charge de l’Etat. Un éleveur d’Assi Youcef, propriétaire de 20 vaches malades, cache difficilement son désarroi et sa détresse. «Mes 20 vaches sont toutes malades. On me demande d’éviter leur abattage en attendant le lancement de la campagne de vaccination. Je me sens incapable devant cette tragédie. Je vois chaque jour mes vaches mourir l’une après l’autre. Ces vaches je les ai acquises au mois de ramadhan passé, elles étaient vaccinées mais la maladie s’est manifestée contre toute attente. Je ne demande que l’ordre d’abattage pour pouvoir au moins être remboursé». Un autre éleveur d’Azazga propriétaire de 21 bêtes malades râlera dans le même sens : «Au lieu de me délivrer un ordre d’abattage,on m’a juste orienté pour leur abattage. A présent mes vaches sont abattues, mais je ne suis pas sûr d’être remboursé. Le ministère doit déclarer cette maladie et ordonner l’abattage des bêtes malades pour éviter la ruine aux éleveurs». A rappeler que normalement, dès que la maladie est suspectée par un vétérinaire, la déclaration est obligatoire à la subdivision, il est recommandé de notifier la maladie du cheptel à l’éleveur après confirmation de la maladie et de lui ordonner son abattage, un ordre qui doit être signé par le vétérinaire de la wilaya. Chose qui n’a pas été faite car «la direction des services vétérinaire du ministère de l’Agriculture a adressé en date du 7 octobre courant, une directive stipulant de reporter l’abattage des vaches malades en attendant le lancement de la campagne de vaccination». C’est du moins ce qu’indique une source qui a requis l’anonymat au niveau de la DSA locale. A signaler que «la maladie est apparue depuis le 30 septembre dernier», selon les éleveurs. Il est urgent de déclarer la maladie et d’ordonner l’abattage du cheptel malade afin de limiter les dégâts. Mme Madi Samia, présidente de la commission agriculture de l’APW de Tizi-Ouzou, attire l’attention : «Nous allons interpeller l’ensemble des autorités concernées pour prendre rapidement les mesures urgentes et nécessaires afin d’une part, empêcher la propagation de la maladie et d’autre part assurer une prise en charge aux éleveurs qui ont perdu leur cheptel». «C’est tout de même grave ce qui se passe : une maladie aussi ravageuse, déclarée depuis la fin du mois de septembre mais ni l’ordre d’abattage n’est délivré aux éleveurs touchés, ni une quelconque campagne de vaccination n’est lancée et aucune campagne de sensibilisation au profit des éleveurs n’a été déclenchée…», renchérit-elle.

Hocine T.

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