Les expropriés terriens dans l’expectative

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Nombreux sont les projets bloqués par des citoyens à cause de leurs oppositions. Mais, certains ne recourent pas à ce genre d’action bien qu’ils soient toujours dans l’expectative quant à leurs indemnisations. «Nous n’avons pas émis d’opposition parce que les autorités ont promis de nous indemniser. Une fois la route passée, on est ballotés d’une administration à une autre», nous confie un propriétaire terrien pour lequel 3764 mètres carrés ont été pris pour l’élargissement et la rénovation du chemin communal allant de Draâ El-Mizan à Bounouh communément appelé le CW04. Et un autre d’ajouter: «Cela fait plus de dix ans que nous réclamons notre dû. Nos terres sont situées dans un périmètre agricole et de surcroît dans la plaine. Nous sommes aujourd’hui dans l’obligation de recourir à la justice pour une affaire dont on nous avait pourtant donné verbalement toutes les garanties. On nous dit que le problème a été créé par le géomètre chargé de ce travail et qui réside à Béjaïa.» Le même interlocuteur se demande comment, pour ce travail rejeté à maintes reprises, la direction des travaux publics n’a pas résilié le marché. «Nous interpellons le nouveau wali à ce sujet parce que tous ses prédécesseurs étaient au courant de notre situation», dit un autre exproprié. Celui-ci nous montre un arrêté signé par l’ex wali M. Abdelkader Bouazgui, actuellement ministre de l’Agriculture, le 14 août 2014. Dans cet arrêté, il est stipulé que les directions et les administrations au nombre de dix devaient chacune en ce qui la concerne appliquer scrupuleusement ses articles. Il s’agit de la Drag, du secrétaire général de la wilaya, des services des domaines, du cadastre, de l’agriculture, de la conservation foncière, de la Dlep, de la DMI, du chef de daïra de Draâ El-Mizan et du P/APC de Draâ El-Mizan. Pour tous les intervenants, cela représente une fuite de responsabilité. «Est-ce que nous devons fermer la route pour être écoutés?», nous interrogent-ils. Pourtant, soulignent-ils, le prix du mètre carré est jugé en deçà de la valeur de ces terres, il est fixé à 800 dinars alors qu’ailleurs il est à plus de 5000 dinars. «Cela étant, nous sommes exaspérés par cet énorme retard et par ces réponses vagues que nous fournissent tous nos interlocuteurs», concluent-ils.

Amar Ouramdane

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