La crise qu’a connue l’APN ces dernières semaines, bien qu’elle soit sur la voie de l’apaisement, continue de susciter les réactions des groupes parlementaires. Les députés indépendants ont tenu à apporter leur point de vue sur les raisons de cette crise, via leur porte-parole, le député Nordine Aït Hamouda. Pour ce dernier, «la crise qui secoue l’APN était inévitable». La raison, selon lui, est liée directement au fait que «la désignation de son président se fait toujours en dehors de l’Assemblée», depuis 1962. «Quand la crise a commencé», note-t-il, «nous, groupe d’indépendants, avons essayé d’éviter l’irréparable. Malheureusement, les points de vue des uns et des autres étaient inconciliables». «Nous sommes arrivés à une situation où le président de l’APN, élu par le FLN et la majorité présidentielle, ne pouvait même plus tenir une réunion avec son groupe ou avec son bureau», a-t-il regretté. «Il restait donc comme solution, soit d’évacuer le FLN, le RND, TAJ et le MPA, soit de demander au président de démissionner». Pour les Indépendant, «il était essentiel de demander dans ce cas au président de démissionner». Nordine Aït Hamouda affirme que «plusieurs solutions ont été proposées» au président de l’APN, Said Bouhedja. Ce dernier «les a toutes refusées», précisera-t-il. Cet état de fait, explique le porte-voix des Indépendants, «a eu pour conséquence le blocage de l’APN et de l’institution». «Nous avons toujours essayé de ne pas arriver à une crise institutionnelle, hélas, certains ont fait passer leurs intérêts personnels avant ceux du pays», regrette-t-il encore. Nordine Aït Hamouda ajoutera : «Mon angoisse est que le président, pour qui j’ai beaucoup de respect, sorte par la petite porte, alors qu’il pouvait le faire autrement». Les indépendants restent néanmoins convaincus que «c’est une crise du FLN transposée à une crise institutionnelle, ce qui est inadmissible, car il faut toujours faire passer l’intérêt du pays avant l’intérêt personnel, notamment lorsqu’on se fait prévaloir de la qualité de moudjahid». Et d’enchaîner : «Certes, certains groupes parlementaires prennent la défense de Bouhedja, mais je ne le dirai jamais assez : Il faut faire passer l’intérêt du pays avant les intérêts claniques ou restreints. Prenons l’exemple du RCD qui parle de ‘’coup d’Etat’’, moi je dirai que si ce parti veut être intègre avec lui-même, il doit demander à ses députés de démissionner pour ne pas cautionner le coup d’Etat». Enfin, pour le groupe d’Indépendants, le FLN qui a désigné Bouhedja comme président de l’APN «est en droit de lui enlever la couverture politique, comme le font l’ensemble des partis se disant démocratiques», estime-t-il.
Kamela Haddoum.
