Deux courageuses jeunes femmes recrutées par l’office national de l’analphabétisme ont réussi à inscrire pas moins de 30 femmes au foyer pour suivre des cours au niveau de l’école primaire Bouaziz Ali d’Ath Oualvane. C’est une belle initiative qui mérite d’être soulignée et saluée dans cette région rurale et reculée encore très attachée aux us et coutumes. Nos deux enseignantes dispensent, pour la première des cours d’arabe et de français, alors que la seconde assure des cours de coiffure et d’esthétique à raison de deux jours par semaine. Pour ce faire, il a été mis à leur disposition une classe dont elles disposent durant les journées de repos des élèves, les mardis après-midi et les samedis. Ces deux courageuses jeunes femmes, l’une de Tamourt Ouzemour dans la commune de M’chedallah, et la deuxième du chef-lieu de commune de Saharidj, font 10 km à l’allée et au retour entre Saharidj et Ath Oualvane sur une route isolée pour joindre cette école en absence de toute forme de transport. Ces deux femmes qu’on a rencontrées sur le lieu de travail mardi passé font part du peu d’intérêt que porte l’APC à leur activité, sachant qu’elles ont réussi à convaincre les femmes au foyer à participer à des excursions pour briser leur monotonie dans ce coin perdu mais doivent à chaque fois payer de leurs poches les frais du transport que l’APC refuse de mettre à leur disposition. Nous apprenons que l’âge de ces femmes inscrites à ces cours varie entre 15 et 70 ans et que leur nombre ne cesse d’augmenter grâce au travail de sensibilisation par le procédé de proximité, fait par ces deux pionnières. Elles affirment que la totalité sait à présent lire et écrire. Ces femmes, disent-elles, suivent avec beaucoup d’enthousiasme les cours de langues et de coiffure esthétique. L’enseignante d’arabe et de français affirme que l’année passée, elle a réussie à regrouper une autre section de femmes au foyer au chef-lieu de commune, mais a du faire recours à la location d’un local qu’elle a payée de sa poche après que l’APC ait refusé de mettre un local à sa disposition, bien qu’elle dispose de plus de 40 locaux fermés et non utilisés depuis plus de dix (10) ans. Des locaux réalisés dans le programme du président de 100 locaux par commune. Malgré ces contraintes, nos interlocutrices affichent une ferme volonté de na pas lâcher prise ni baisser les bras, et ont l’intention de faire bénéficier les femmes au foyer de cette commune du maximum du savoir qu’elles maîtrisent. A propos de la coiffure esthétique, l’enseignante nous apprendra que l’office national de l’analphabétisme a mis à sa disposition un lot de matériel qu’elle utilise pour donner ses cours.
Oulaid Soualah