Réunis avant-hier en session extraordinaire, les membres du conseil de wilaya de Bouira du SNAPAP (Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique), ont tenu à dénoncer «un véritable acharnement contre les syndicalistes du secteur public à Bouira et une récurrente remise en cause du droit syndical au niveau de plusieurs directions». Dans leur déclaration, les syndicalistes du SNAPAP ont réclamé l’intervention du premier magistrat de la wilaya ainsi que les ministres de chaque secteur, afin de «lever ces contraintes et permettre aux travailleurs affiliés au SNAPAP d’exercer normalement leur droit syndical, comme le stipule la constitution algérienne». Les syndicalistes ont soulevé dans leur déclaration deux exemples de ces «agissements et remises en cause du droit syndical». Le conseil de wilaya du SNAPAP citera, en premier, le cas de la section syndicale de la direction de la jeunesse et des sports (DJS), en affirmant que «les responsables de ce secteur refusent catégoriquement de dialoguer ou même de recevoir les syndicalistes du SNAPAP, et ce, en plus des pressions souvent arbitraires et illégales exercés sur les adhérents à ce syndicat et même sur les responsable de cette section’’. Dans la déclaration du conseil de wilaya, les syndicalistes ont également dénoncé des ‘’pressions’’ exercées par le directeur de l’hôpital psychiatriques de Sour El-Ghozlane, ainsi que de la part de la directrice de la santé et de la population (DSP) de la wilaya, et qui selon-eux, n’autorisent pas les syndicalistes du SNAPAP à exercer le droit syndical et à défendre les intérêts des travailleurs et fonctionnaires. Dans la même missive, le SNAPAP a dénoncé le ‘’mutisme et le silence inexpliqué’’ de l’inspecteur général de travail de la wilaya, et qui a été saisie à maintes reprises à propos de ces dépassements, mais n’a jamais répondu aux doléances du bureau de wilaya du SNAPAP. Selon M. Mohammed Moulay, secrétaire général du SNAPAP à Bouira, les adhérents à ce syndicat sont victimes d’énormes pressions voire même de menaces de licenciement arbitraire. Selon M. Moulay, trois syndicalistes de la section de la DJS, ont été déjà fait l’objet de sanctions et mutations arbitraires : « Nous avons recensé des atteintes au droit syndical dans plusieurs directions de la wilaya. Au niveau de la DJS, nos syndicalistes ne sont pas les bienvenus et n’ont jamais été reçu par les responsables de cette direction. Pire encore, trois de nos syndicalistes ont été victimes de licenciements et de mutations arbitraires. Au niveau de l’hôpital psychiatrique de Sour El-Ghozlane, notre section syndicale agrée récemment, est carrément interdite d’exercice par le directeur de cet établissement, alors que la directrice de la santé de la wilaya, empêche nos représentants syndicaux de préparer un congrès électif pour l’installation d’une section syndicale, en agitant des menaces de sanctions administratives ! La même responsable a même adressé un courrier qui porte le numéro 472/2018, pour lui interdire son activité syndicale. En plus de ces menaces, la directrice s’ingère d’une manière illégale dans l’organisation de notre syndicat à travers plusieurs démarches, pour favoriser un autre syndicat au détriment du nôtre. Des cas similaires nous ont été aussi signalés au niveau de la direction des services agricoles (DSA) et au niveau du CFPA de Djebahia. Nous nous demandons s’il existerait des volontés occultes d’étouffer notre syndicat à Bouira ? D’ailleurs, nous sommes tout le temps marginalisés au niveau des directions et même au niveau de la wilaya, qui n’a même invité le SNAPAP à prendre part à la rencontre entre le wali et les syndicats ! » Explique M. Moulay, qui réclame une intervention du wali de Bouira ainsi que des Ministres de la santé et de la jeunesse et des sports, pour la levée de ces contraintes qui portent, selon-lui, atteinte au droit syndical et aux lois de la République. A noter enfin, que les membres du conseil de wilaya, ont adopté hier une décision pour l’organisation d’un rassemblement de protestation, devant le siège de la DJS de Bouira, dans les prochains jours afin de dénoncer ‘’la mutation arbitraire’’ de deux cadres syndicaux.
Oussama Khitouche