Un maquisard de la première heure

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Le 30 octobre dernier, et à l’occasion de la commémoration du 64 ème anniversaire du déclenchement de la révolution de novembre 54 la nouvelle institution de la santé du chef-lieu de commune de Saharidj a été inaugurée et baptisée au nom de l’un des plus grands maquisards de la région, le martyr Mechou Mohamed, dit M’hand Oumechou. M’hand Oumechou est né le 24 Avril 1919 au village du vieux Saharidj. Il y a fréquenté l’école primaire dit « licoule oufella » où il a décroché le diplôme de certificat d’études primaires à la fin des années 1930. Il était un grand passionné de la lecture qui lui inculqua l’esprit du nationalisme et le fera adhérer en décembre 1938 au Parti Populaire Algérien (PPA). En parallèle, il fut recruté en qualité de payeur et chef de chantier par le district des forêts où il entreprend un travail de sensibilisation à la cause nationale parmi les ouvriers. Sa première action active sous les couleurs de son parti fut sa participation à la grande manifestation organisée à Alger par le PPA en 1945 de laquelle il s’en sortira avec une fracture au pied suite à la féroce répression des forces coloniales. Sur instruction des responsables de son parti, il rejoint le mouvement du manifeste pour la liberté de Ferhat Abbas. En mai 1945, il rata de peu la participation aux manifestations de Sétif car son véhicule tomba en panne en cour de route. Après l’interdiction du PPA par l’administration coloniale, il adhéra au mouvement pour le triomphe des libertés et la démocratie (MTLD). Le valeureux maquisard a, en compagnie des militants de ce nouveau mouvement révolutionnaire, empêché les citoyens de la région de l’ex commune mixte de Maillot, actuelle daïra de M’chedallah de voter durant les élections du 4 Avril 1945 organisées par l’administration française, ce qui lui a valu d’être affiché par les services de renseignements et d’être activement recherché. Il rentra ainsi dans la clandestinité jusqu’au début des années 1950 pour s’engager directement dans les rangs du FLN et participer activement à la préparation du déclenchement de la lutte armée. C’est dans sa maison, qu’il transforma en refuge des maquisards à Adhrar Seggane dans l’actuelle commune d’Ahnif, qu’il commença à recruter les futurs volontaires pour le déclenchement de la guerre de libération le 1er novembre 1954. M’chand Oumechou fut arrêté en 1955. Condamné à une année de prison ferme en compagnie de plusieurs militants de la région, à l’image de Amouche Amar, Meziani Ahmed (premier Maire de la commun e de M’chedallah après l’indépendance) et Haddad Mohand. Il fut incarcéré à la prison de Bouira avant d’être transféré à celle de Tizi-Ouzou ensuite à Serkadji à Alger. Il termina son séjour dans les geôles coloniales à la prison de Berrouguia avant d’être libéré et assigné à résidence. C’est en 1956 qu’il rejoint les rangs de l’ALN pour participer activement à la lutte armée. Il ne tarda pas à être promu à la double fonction d’adjudant et de commissaire politique en même temps. Le maquisard a engagé tous les jeunes de sa famille au nombre de 5 fidays dont ses deux propres frères tombés, Ali et Moussa, tous les deux au champ d’honneur. C’est en 1959 que ce valeureux maquisard est tombé au champ d’honneur au lieu dit Laanasser dans l’actuelle commune d’Ath Mansour, lors d’un bombardement intensif à l’artillerie lourde de l’endroit, à partir de la caserne de Vadhis située en périphérie nord de la ville de l’ex Maillot. Des témoins oculaires racontent que son corps, jamais retrouvé à ce jour, a été évacué par hélicoptère vers une destination inconnue.

Oulaid Soualah.

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